
Nicole Boudreault estime que le fédéral n’encourage pas les agriculteurs bio.
C’est en essence le reproche adressé par la Fédération biologique du Canada (FBC) lors de l’assemblée générale annuelle de l’organisme, tenue le 25 avril dernier. La FBC déplore que le Canada ne dispose d’aucun cadre politique pour soutenir le développement de l’agriculture biologique et des marchés domestiques et internationaux.
Le bio, quossa donne?
« Lorsque nous avons demandé au ministre fédéral de l’Agriculture une aide financière pour mettre en place un tel cadre et soutenir l’agriculture bio, il a répondu que le marché domestique avait enregistré des revenus de 9 milliards l’an dernier et qu’à son avis, nous n’avons pas besoin d’aide », affirme la porte-parole de la Fédération, Nicole Boudreau.
« C’est complètement ignorer les bénéfices environnementaux du bio », dit-elle. « Les consommateurs l’ont compris, c’est eux qui tiennent l’industrie à bout de bras. Le fédéral débloque de l’argent pour aider les fermes à transitionner vers le développement durable, mais ne fait rien pour appuyer les fermes qui sont déjà bio et qui font face à divers défis, dont l’arrivée au Canada de produits importés de pays qui soutiennent leurs secteurs biologiques. »
L’argent, nerf de la guerre
Mme Boudreau donne en exemple les grappes scientifiques, dont les travaux de recherche bénéficient à l’ensemble des agriculteurs. La recherche en agriculture biologique en est à ses premiers balbutiements. Cependant, les programmes d’AAC, tel AgriScience, exigent 50% de fonds de l’industrie.
« Il reste 800 000$ à amasser sur un objectif de 12 millions. C’est un travail fastidieux et la collecte volontaire de fonds ne garantit pas d’atteindre les objectifs de financement imposés par AAC. L’industrie biologique canadienne a besoin d’un mécanisme de financement sûr et prévisible qui lui permettra de se développer », estime la porte-parole.
Méconnaissance et mauvaise foi
De la ferme Grey Wolf Gardens qu’il opère depuis deux ans à Cochrane, entre Timmins et Kapuskasing, Luke Dinan va même plus loin: « Le fédéral se base sur des informations biaisées quand il tente de démoniser les éleveurs de bétail et de volaille en alléguant qu’ils sont responsables de tous les maux environnementaux. Oui, l’élevage industriel à grande échelle a ses défis; mais de mettre tous les éleveurs dans le même panier est un mensonge pur et simple. »
Selon lui, le fédéral aurait avantage à revoir son discours: « Les pesticides et fertilisants ont énormément évolué ces dernières années et on en utilise incroyablement moins et de manière beaucoup plus ciblée. Le gouvernement devrait être à l’écoute des fermiers s’il veut le vrai portrait de la réalité dans nos champs », affirme-t-il.
IJL – Réseau.Presse – Agricom