Plusieurs agriculteurs canadiens transportent ou reçoivent des vaches des États-Unis pour diverses raisons, comme la reproduction et la traite. La mise en garde du fédéral semble causer un grand stress chez certains fermiers, dont Pierre Moss, propriétaire de la ferme laitière Meadowlane farm.
« En 2003, plusieurs personnes ont fait faillite en raison de l’exportation de vaches contaminées par la vache folle. Si ça se reproduit, ce sera très difficile pour les fermiers », explique celui qui est aussi propriétaire d’une compagnie de transport d’animaux, Pierre Moss Livestock.
L’entrepreneur craint que ses deux entreprises soient gravement affectées, surtout si des restrictions sont mises en place pour l’exportation d’animaux à l’international: l’un de ses plus gros clients exporte plusieurs vaches au Wisconsin.
Le diable est aux vaches
« La grippe aviaire a été détectée pour la première fois au Canada il y a moins de quatre ans, alors qu’elle commençait à affecter certaines opérations avicoles », explique Renée-Claude Goulet, conseillère scientifique au Musée de l’agriculture et de l’alimentation du Canada. « Pour l’instant, elle n’a pas été retrouvée dans le bovin au Canada. »
Alors que ce virus est mortel chez les oiseaux, il est moins brutal chez les vaches, ce qui rend la détection plus difficile. « Les trois plus gros symptômes sont la réduction de la production du lait, la production d’un lait plus épais et une diminution de l’alimentation », indique la conseillère scientifique.
L’Agence canadienne d’inspection des aliments, en collaboration avec Santé Canada et l’Agence de la santé publique du Canada, a testé des échantillons de lait provenant de partout au pays. Cependant, aucun autre programme de dépistage n’est en place actuellement. Les gens sont invités à consulter leur vétérinaire pour prélever un échantillon s’ils remarquent des symptômes chez leur animal, selon madame Goulet.
De la fumée sans feu?
Bien que la migration de la grippe aviaire dans le bovin des États-Unis pose une inquiétude chez les fermiers canadiens, des procédures sont en place pour éviter l’entrée d’animaux infectés au pays. « Le gouvernement demande que les vaches reçoivent un dépistage avant d’entrer au Canada », affirme Mme Goulet.
Selon elle, il n’y aurait présentement qu’un seul cas de grippe aviaire détecté chez un humain, qui travaillait de très près avec des vaches. « Cette personne aurait été malade pendant quelques jours, avec des symptômes similaires à une grippe. Ce n’est rien de trop sévère. »
De plus, le lait pasteurisé serait sécuritaire à boire même s’il contenait des traces du virus, puisque la pasteurisation désactive les virus. D’après ces informations, la grippe aviaire ne semble pas être digne d’une crise sanitaire. Alors, pourquoi donner la chair de poule à nos agriculteurs?
IJL – Réseau.Presse – Agricom