le Mardi 11 février 2025
le Mercredi 22 janvier 2025 13:42 Affaires

Les agricultrices franco-ontariennes sous la loupe

Une brochette d'invitées étaient présentes pour le lancement du projet Égales.
Une brochette d'invitées étaient présentes pour le lancement du projet Égales.
Pour la première fois en cent ans d’existence, l’Union des cultivateurs franco-ontariens et l’Union culturelle des Franco-Ontariennes s’unissent dans un but commun: partir à la rencontre des agricultrices pour découvrir et éliminer les obstacles à leur réussite.
Les agricultrices franco-ontariennes sous la loupe
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L’Union culturelle des Franco-ontariennes veut connaître l’opinion des agricultrices franco-ontariennes.

Lancé à Ottawa le 21 janvier, le projet Égales (Égalité des genres des agricultrices pour le leadership, l’équité et la solidarité) se poursuivra sur trois ans et culminera par un rapport dévoilant les témoignages réels d’agricultrices ou d’épouses d’agriculteurs quant à leur situation de vie dans les communautés rurales à l’extérieur des grands centres.

Donner une voix

Directrice générale de l’Union culturelle des Franco-Ontariennes, Janie Myner croit que les agricultrices en milieu rural sont confrontées à des ressources insuffisantes en français, l’isolement géographique et social, l’absence de soutien et de mentorat et souvent, l’inexistence de transport public rural.

« La société change. Les femmes sont de plus en plus appelées à travailler à l’extérieur, tout en gardant la majeure partie des responsabilités familiales. On se rend compte qu’il est difficile de faire une description de tâche du travail d’agricultrice en raison des obligations, des charges mentales, “toutes tâches connexes” qui grugent son temps sans être comptabilisées comme du travail, mais c’en est. »

Mme Myner note également que la société n’évolue pas de manière égale, ce qui crée des iniquités encore aujourd’hui: « Une femme qui demande un emprunt de 500 000$ à la banque pour acheter un tracteur se fera souvent poser des questions qu’on ne posera jamais à monsieur qui veut emprunter un million pour la machinerie agricole. On veut défaire ces équations qui ne sont pas équitables et en refaire de nouvelles avec des outils à l’abri des biais de genres. »

Sondages et entrevues

Le projet Égales prévoit une série d’activités pour atteindre son objectif, notamment la tenue de sondages pour découvrir les obstacles et les lacunes à l’égalité des genres dans le secteur agricole; des entrevues et témoignages d’agricultrices; deux groupes de discussion, l’un à Ottawa et l’autre dans la région de Sudbury; une plateforme numérique Mastermind et du réseautage; un répertoire de services et de ressources pour les femmes francophones en agriculture, et enfin, une campagne de promotion.

Une initiative bien accueillie

Le projet portera une attention particulière aux obstacles auxquels font face les femmes issues de la diversité, comme les personnes en situation de handicap, les personnes issues de la communauté 2ELGBTQI+ et les personnes immigrantes.

Elle-même agricultrice francophone racisée, Catherine Goueth a suivi avec intérêt la présentation du projet Égales. « On est sous couvert de notre mari ou d’un ami masculin qui parle en notre nom. Le projet est une belle initiative pour connaître les situations de soutien ou de non-soutien qui existe en milieu rural et j’espère que ses résultats permettront de trouver des pistes pour mieux aider et soutenir les femmes en agriculture. »

L’initiative sera réalisée en partenariat avec le journal Agricom, l’Union des cultivateurs franco-ontariens, la Fédération de l’agriculture de l’Ontario, Réseau.Presse et le Centre de leadership et d’évaluation (CLÉ). Stéphanie Denizé sera responsable du suivi et de la validation de l’étude et des consultations pour la durée du projet.

« Il y aura une évaluation initiale, une seconde à mi-parcours et à la fin du projet. Nous aurons aussi la responsabilité d’interpréter les résultats de la consultation, qui seront faites dans le plus grand respect de la confidentialité des données recueillies. Les moyens nécessaires seront envisagés pour assurer la participation des femmes de régions rurales éloignées », assure-t-elle.

Une première série de dates pour les groupes de discussion doit être annoncée sous peu.

IJL – Réseau.Presse – Agricom