32 jours de coulée, 15 jours de bouillie. C’est le bilan donné par Jules Rochon, Président régional de l’Association des producteurs de sirop d’érable de l’Est ontarien. Au début de février, au début de la saison, il faisait très froid. C’était dix heures par jour de bouillis. C’était très difficile sur la production.
La saison des sucres s’est terminée très tôt cette année pour les producteurs de sirop d’érable. Le froid, les vents forts et le verglas ont été des défis de taille sur la production.
Du côté du sud-ouest de l’Ontario, 80% de la saison s’est déroulée en février… « Les agriculteurs ont eu une période très raccourcie (5 février au début mars), puisqu’il a fait très chaud. » C’est un phénomène rare.
Cette année, Dame nature a donné la vie dure aux agriculteurs. En décembre 2022, les vents forts ont brisé les racines des érables. En plus des pannes d’électricité pendant la crise de verglas. À St-Isidore, les agriculteurs sans génératrices ont été sans électricité pendant une semaine complète. Tout un défi sur la production! Malgré tout, c’est une belle année de récolte et de production pour bon nombre d’agriculteurs.
Du côté de Claude Castonguay, propriétaire de la sucrerie Frank Sugar Shack à Moose Creek, c’est plutôt une mauvaise année de production. Il y a trois-quatre ans, c’est une production totale de 600 gallons de sirop d’érable qu’il a eu. Cette année, pas plus de 500. Par chance, il a entaillé tôt cette année, sinon, la production aurait été encore plus mauvaise. Oui, les équipements sont améliorés, mais les changements climatiques (le climat plus chaud) ont le dernier mot sur la production qui est affectée.
Cette année, les racines des arbres n’étaient pas couvertes en décembre. Ce qui n’est pas bon pour la production de l’eau d’érable. Aussitôt qu’il fait plus chaud et que les bourgeons commencent à sortir, c’est fini pour la saison des sucres.
Tristement, c’est aussi de plus en plus difficile sur les vieux érables. Ce sont eux qui réussissent moins bien à survivre à ces changements de température.
Heureusement, de nouveaux arbres sont plantés chaque année pour permettre la continuité du fonctionnement de l’érablière et palier au fait que certains arbres meurent ou sont désormais trop vieux pour être entaillés.
Ces défis climatiques, ça amène des augmentations des coûts. « La récolte n’a pas été bonne. 80 à 85 % versus l’année précédente. […] Les prix ont augmenté versus l’année passée! » s’exclame Claude. La saison a été jusqu’au 11 avril dans le secteur de cet agriculteur. Normalement, la saison s’étire jusqu’à après le congé de Pâques.
Les aléas de Dame Nature affectent aussi les jeunes pousses. L’an dernier, Claude a dû arroser à quelques reprises les arbres fraîchement plantés. Ils n’arrivaient pas à être assez hydratés. Trop de sécheresse. Alors l’humain a donné un coup de main à la nature. C’est ce qu’on appelle l’art d’exercer un métier qui travaille en étroite collaboration avec la nature et la température qui varie à tous les jours.
IJL – Réseau.Presse – Agricom