En fait, alors que Nadia travaille déjà avec son conjoint, Dominic Fortin, dans le domaine agricole et qu’elle souhaite justement s’en aller vers le travail ornemental et maraîcher, le couple est approché par les anciens propriétaires, Mariette et Michel. Eux cherchent une relève, alors qu’ils songent à prendre leur retraite et que leurs deux enfants ont choisi des parcours professionnels différents.
“On a acheté en 2008. Moi, j’étais pas prête! Mais Michel et Mariette nous avaient mentionné qu’ils étaient bientôt prêts à vendre. C’est le premier contact qu’on a eu avec eux. La transaction s’est finalisée le 13 juin à 15h31. Disons qu’on n’a pas eu peur du chiffre 13!”, explique-t-elle, un sourire dans la voix.
S’en sont suivies deux années de cogestion, le temps du transfert d’entreprise et de compétences. Les Carrier-Fortin avaient gagné la confiance des Quenneville, qui eux leur ont montré l’essentiel du roulement de l’entreprise. “Le fait que l’on savait que Michel et Mariette seraient avec nous pour les deux premières années m’a vraiment rassuré et mis en confiance dans notre décision d’achat. La cogestion est une étape importante du processus de transfert, surtout qu’en agriculture, il y a souvent des imprévus,” explique Dominic.
Christina Jones, employée depuis longtemps des Serres M. Quenneville, a vu le couple Carrier-Fortin au moment de la transition. Selon elle, chacun des deux avait ses spécialités et ils se complétaient bien dans les tâches à accomplir, autant sur la ferme qu’en administration. “Et ils ont beaucoup communiqué, tous les deux, pour passer à travers ça”, affirme-t-elle.
À partir de 2010, les Quenneville partent à la retraite et Nadia et Dominic tiennent désormais les rennes. Au départ, le couple qui veut apporter petit à petit des changements dans la production, se rend au Marché By à Ottawa 7 jours semaine, pour vendre et se faire connaître. Depuis 2013, les clients viennent sur place pour acheter. Depuis, la serre s’est diversifiée et le couple produit tout eux-même, mis à part les arbres et arbustes.
Et au fil des années, la production est devenue de plus en plus naturelle. “Moi, j’étais enceinte, alors déjà la première année, on avait décidé d’éliminer le plus possible l’utilisation des insecticides, pesticides, tout ça…”. Nadia Carrier explique qu’au début, il faut une phase d’observation, d’analyse, car se passer des insecticides demande une organisation. “Vers la fin de notre première année, on a été obligés d’utiliser des insecticides, mais c’est parce qu’on manquait de connaissance”, conclut-elle.
Aujourd’hui, 15 ans plus tard et une tonne d’expérience et de connaissances en plus, le couple est fière de leur entreprise qui, si elle n’a pas les certifications biologique, offre une belle sélection horticole et maraîchère et le tout, sans utiliser d’insecticides et de produits chimiques. Finalement, ce bébé qui poussait dans son ventre en même temps que se faisait l’acquisition de la serre a donné la ligne directrice à l’entreprise telle qu’elle est aujourd’hui.
IJL – Réseau.Presse – Agricom