André Bazinet est bien placé pour dresser un portrait de la situation, à tout le moins pour l’Est ontarien. Représentant aux ventes à la Coop d’Embrun, il est en contact quotidiennement avec des agriculteurs auprès de qui il s’informe et à qui il offre de précieux conseils.
Maïs et soya
« Tout semble aller très bien jusqu’à présent, même si le printemps a été pluvieux, ce qui a causé un retard dans les semis à certains endroits », dit-il. « La chaleur est bénéfique au maïs et les deux dernières semaines ont été belles et chaudes. Par contre, les prévisions météorologiques annoncent plusieurs jours de pluie, ce qui pourrait changer la donne », dit-il.
Selon lui, les semis de maïs sont terminés dans la région, tandis que le soya l’est à 75%. « Le choix de l’unité thermique des semis se fait habituellement en décembre, et il est fréquent qu’on s’ajuste au printemps. Cette année, certains ont opté pour une unité thermique permettant de semer plus tôt parce que les conditions météo le permettaient. »
Location, location…
Évidemment, le climat varie beaucoup d’une région à l’autre en Ontario et les résultats obtenus dans l’est peuvent différer de la réalité vécue au nord. « Même au sein d’une région donnée, on constate des contrastes: par exemple, au sud de Vars, les semis se sont bien déroulés et la croissance est parfaite. Au nord de la municipalité, on a eu plus de précipitations et les agriculteurs ont connu davantage de difficultés », dit-il.
Gestionnaire de la ferme familiale Leisure Farm de Sturgeon Falls dans le nord de l’Ontario, Mitch DesChâtelets s’estime chanceux. « Ici, le soya est déjà semé. On n’a pas le choix quand on vit au nord: les compagnies d’assurance imposent de semer avant le 31 mai, pour que la récolte puisse avoir lieu avant le gel de septembre. »
La ferme cultive des fruits, des légumes, de l’avoine et du soya. Le temps beau et chaud des derniers jours a été favorable, même à ces latitudes. « On a bien eu un gel de nuit la semaine dernière; le maïs a jauni et il a fallu protéger les plants de fraises par irrigation, mais le soya résiste très bien au froid quand il est encore jeune », explique le cultivateur.
Señor météo
Au nord comme au sud, la météo fait foi de (presque) tout. Mitch DesChâtelets en veut pour exemple qu’à la fin mai, la pluie a retardé les semis, mais le soleil du début juin a fait germer les pousses plus rapidement. « Je prévois même que mes fraises seront prêtes une semaine plus tôt cette année! »
La seule ombre au tableau est, elle aussi, causée par le printemps hâtif, selon André Bazinet de la Coop d’Embrun: « Un hiver plus chaud pourrait avoir favorisé un plus grand nombre d’insectes ravageurs. Si on a des plants en santé, ils seront en meilleure position pour leur résister. »
IJL – Réseau.Presse – Agricom