« De plus en plus d’étudiants qui s’inscrivent au programme d’agriculture à La Cité ne proviennent plus de familles d’agriculteurs », affirme la coordonnatrice du programme Production animale et Grandes cultures, Nadia Carrier. « Ils arrivent souvent avec en poche une formation en gestion ou en communication et évidemment, un rêve. »
Va voir ailleurs
On pourrait penser qu’il est contre-intuitif d’inviter les étudiants à aller voir ailleurs, mais c’est pourtant l’invitation que lance Mme Carrier aux futurs étudiants: « Les fermes d’aujourd’hui sont plus grandes, ça devient des entreprises avec plusieurs postes à combler à la direction, comme technicien d’entreprise et aussi dans tout l’univers para-agricole comme la nutrition et la santé animale, les services conseils aux agriculteurs, les semences et fertilisants, la santé des sols, l’environnement… »
Avec le prix des terres agricoles qui grimpe plus vite qu’une pousse de bambou, l’enseignante reconnaît que les entrepreneurs qui se lancent ont de grands défis à relever.
« Même pour reprendre la ferme familiale, il peut être nécessaire de s’associer à des partenaires. Si on démarre un projet, la production ovine requiert moins de capitaux parce que les installations peuvent être plus modestes. Il peut aussi être opportun de développer un volet agrotouristique pour améliorer ses chances de réussite », dit-elle.
Bien s’entourer
Au moment de la retraite, il n’est pas rare que l’entrepreneur cédant hésite à laisser aller son entreprise, même à un membre de la famille. « Pour des raisons fiscales ou sentimentales, le vendeur veut parfois garder un certain contrôle sur les opérations et vendre seulement une partie de son patrimoine. Il est essentiel de s’entourer d’experts comme un conseiller en fiscalité agricole pour prendre les meilleures décisions », indique Mme Carrier.
Un portrait sombre
L’industrie agricole de l’Ontario a une main-d’œuvre vieillissante: 31,9% des travailleurs ont plus de 55 ans. En comparaison, seuls 21,9% des travailleurs employés, tous secteurs confondus, ont plus de 55 ans. Les emplois dans ce secteur sont occupés de manière disproportionnée par des hommes, les femmes ne représentant que 32,8% de la main-d’œuvre. En comparaison, les femmes représentent 47,5% de la main-d’œuvre provinciale totale.
Source: Direction de l’information sur le marché du travail et socio-économique, Service Canada, Ontario.
Séduire les groupes minoritaires
Les gouvernements du Canada et de l’Ontario ont récemment lancé une initiative afin de favoriser l’équité et la diversité dans le secteur agricole (IEDSA), afin d’aider les groupes minoritaires à lancer et à bâtir des entreprises dans le secteur agroalimentaire.
Financée dans le cadre du Partenariat canadien pour une agriculture durable (PCA durable), l’IEDSA offre des subventions pouvant atteindre 100 000 $ pour appuyer les entreprises commerciales dirigées par des producteurs agricoles primaires et des entreprises de transformation qui sont des Autochtones, des minorités visibles, des personnes 2SLGBTQI+, des personnes handicapées, des jeunes, des femmes ou des membres de collectivités francophones minoritaires.
« En nous assurant d’avoir une plus grande diversité dans le secteur agricole et agroalimentaire, nous contribuons à créer un système alimentaire plus concurrentiel, plus inclusif et plus résilient », a dit l’honorable Lawrence MacAulay, ministre fédéral de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire. « Cette initiative aidera les membres des groupes sous-représentés à démarrer leurs activités et à prospérer, tout en rendant le secteur encore plus fort. »
IJL – Réseau.Presse – Agricom