Alors que certains se donnent corps et âmes pour sensibiliser la population à l’importance du rétablissement de celles-ci, d’autres perçoivent le derecho comme une chance de rendre nos forêts plus résilientes. « La nature à un plan » indique Simon-Pierre Desjarlais, professeur en environnement forestier et faunique à La Cité collégiale.
Un coût environnemental et économique
Les ravages causés par le derecho ont encore des répercussions aujourd’hui. Plusieurs arbres déracinés ou brisés n’ont toujours pas été recueillis, comme on peut le constater en bordure de certains segments de l’autoroute 417. « Lorsqu’un arbre est déraciné, il meurt, sèche et devient un combustible dangereux pour les feux de forêt », selon Jean Saint-Pierre, président de l’association française des propriétaires de boisés privés de l’Est de l’Ontario, Boisés Est.
L’été dernier, Conservation de la Nation Sud a reçu 1,6 million $ pour le rétablissement des forêts sur une période de cinq ans. La préparation du sol et la transplantation prendront environ deux ans; les trois années suivantes seront dédiées à s’assurer que les arbres puissent pousser de façon adéquate.
Jean Saint-Pierre affirme que le rétablissement des forêts endommagées est crucial, puisqu’une dizaine de services écosystémiques sont directement liés aux forêts. Ces services nous sont rendus par l’environnement, afin de pouvoir vivre adéquatement. « Les arbres absorbent environ 25% des gaz à effets de serre. Ils peuvent également filtrer l’air et l’eau, ils sont importants pour la biodiversité et peuvent réduire les impacts liés aux inondations. »
L’arbre devient solide sous le vent
Simon-Pierre Desjarlais voit les choses sous un angle différent. Bien qu’il reconnaisse les torts biens réels causés par le derecho, il est d’avis que ce genre de phénomène météo est un mal nécessaire: « Lorsque nous avons des perturbations de ce genre, ça permet aux forêts de grandir ».
Le derecho a abattu les arbres vulnérables, tandis que ceux qui étaient matures et solides ont résisté aux vents violents. « Nos forêts vont s’adapter, les arbres restants vont se reproduire et vont créer une génétique résistante aux changements climatiques », indique-t-il.
En fait, l’expert va même plus loin: « Pour les rendre plus résilientes, nous devons perturber les forêts et reproduire ce que la nature fait si bien. Par exemple, couper les arbres plus faibles, laisser de l’espace entre les autres pour augmenter leur croissance ainsi que leur force ».
Le professeur croit qu’il serait pertinent de consulter un expert en aménagement forestier, afin de connaître le type de perturbation applicable en fonction de vos objectifs.
IJL – Réseau.Presse – Agricom