Difficile de ne pas vivre au gré des humeurs de Dame Nature lorsqu’on est agriculteur. Après tout, le succès des cultures repose sur un équilibre fragile de conditions climatiques qui sont, disons-le, pour le moins capricieuses. Les éleveurs de bétail et de volaille sont aussi, dans une différente mesure, à l’affût d’un mercure trop élevé, d’un vent trop violent ou d’une pluie qui décide de camper à la ferme pendant quelques jours.

Et pourtant…

À la ferme comme ailleurs, il importe de savoir s’arrêter de temps en temps, ou ne serait-ce que de ralentir et de prendre le temps d’apprécier la nature qui nous entoure. Ce maïs qui pousse n’est pas juste un revenu à venir: c’est aussi le fruit d’un incroyable enchaînement de petits miracles biologiques qui prend forme là, sous vos yeux, chaque jour et qu’on oublie souvent d’apprécier.

Le rythme impitoyable des activités quotidiennes à la ferme ne nous permet pas toujours de prendre le recul nécessaire pour apprécier les choses de la vie que l’on tient facilement pour acquises. La brume du matin qui s’évapore au soleil levant, la tiédeur d’une nuit d’été, le bonheur d’une première récolte…

Et les enfants. 

Oui, ceux-là même qui risquent de manquer le bus pour l’école parce qu’ils ne trouvent pas le bon chandail, ceux qui vous appellent pour demander de la crème glacée pendant que vous tentez de réparer un bout de clôture ou que vous aidez une vache à mettre bas. Ceux qui grandissent trop vite et que vous n’osez plus balader en tracteur sur vos genoux. Ceux qui, devenus ados, passent plus de temps dans la maison que dehors.

On peut compter sur les doigts d’une main les étés en leur compagnie, avant qu’ils préfèrent travailler.

Micro-vacances

Et si on se donnait le droit, le privilège peut-être, de ralentir? Évidemment, le blé ne se récoltera pas seul et le fumier ne se ramassera pas par miracle. Mais peut-être qu’au travers des tâches quotidiennes, on peut s’accorder des micro-vacances, des petits moments de pause contemplative question d’apprécier ce qui est beau, ce qui est bon autour de nous.

Le temps n’attend personne. Il nous appartient de trouver le temps, de prendre le temps et – oui, il le faut aussi parfois – perdre du temps. L’équipe d’Agricom vous souhaite un été bien rempli de petits moments volés et à savourer en solo… ou en famille!

Pascale de Montigny-Gauthier