« Les propriétés du soja sont vastes et c’est pourquoi il a conquis le monde, » explique Peter Gorski, acheteur principal de céréales pour BroadGrain Commodities Inc. à Toronto. « En tant que source économique de protéines, le soja est unique, car il constitue une alternative très rentable aux protéines animales. Les propriétés les plus recherchées sont l’huile et la farine (le sous-produit du processus de concassage). »
L’huile est utilisée pour une multitude d’usages tels que l’huile de cuisson, le biodiesel, les plastiques et les additifs alimentaires. Au niveau de la farine, elle sert d’ajout dans la nourriture pour animaux. « La farine de soja est extrêmement polyvalente dans la manière dont elle peut être utilisée dans tout, de l’alimentation des ruminants à l’alimentation des poissons et dans la plupart des produits intermédiaires, » poursuit Peter Gorski.
Le soya permet aussi plusieurs transformations alimentaires et est très populaire sur le marché asiatique. « Les plus connus sont le tofu, le lait de soya, l’edamame et les germes, » continue Peter Gorski. « La fermentation du soya constitue, également, une grande part de marché dans les pays asiatiques où le soya est utilisé depuis des siècles. On y trouve notamment le miso, le tempeh, le natto et la sauce soya. »
Bien que le soya demande une surveillance importante afin de détecter et traiter les maladies et bactéries, il comporte aussi un très grand avantage. « Le plus grand avantage de la culture du soya réside dans ses propriétés de fixation de l’azote, » reprend Peter Gorski. « Toutes les légumineuses (dont le soya) ont la capacité d’utiliser les bactéries rhizobia dans les nœuds des racines et des tiges pour créer leur propre azote. Ce processus symbiotique et l’efficacité de ce processus constituent également le plus grand avantage du soya dans son potentiel futur. »
Cette année au Canada, la récolte de soya a été très optimale. Une bonne dose d’humidité et de chaleur contribue à une bonne récolte. « L’humidité, spécialement, durant le mois d’août est très bénéfique, » explique Brian Innes, directeur général à Soy Canada à Ottawa. « De façon générale, il y a eu beaucoup d’humidité durant l’été ce qui a permis d’avoir un bon rendement au niveau de la récolte. »
« Nous apprenons que les rendements sont les plus élevés dans l’est de l’Ontario et plus variables dans le Sud-Ouest, » commente Peter Gorski. « Le taux d’humidité doit, toutefois, être supérieur à un taux de 20%, mais tout ce qui est inférieur à 13 % est trop sec. La température idéale serait entre 11°C et 20°C. »
À la ferme Gorski Family Farms de Peter Gorski à Harrow, une petite ville du sud-ouest de l’Ontario, la récolte de soya a été très optimale. « Cette année a été l’une des meilleures de tous les temps ! » explique Peter Gorski. « Pourtant c’était une saison qui a été difficile en termes de récolte, mais grâce aux bonnes doses de pluies reçues et à une bonne gestion, cela a abouti à un rendement très fort dans notre région, » exprime-t-il.
« Les producteurs de soya doivent être conscients que rien n’est plus payant que de cultiver en plus grande quantité, » ajoute-t-il. « Pour tirer le meilleur parti de cette opportunité, il faut avoir un plan de marketing. Les ventes supplémentaires sont un excellent moyen d’éliminer certains risques et de rester actif sur le marché.»
Polyvalent, économique et agréable en bouche, le soya est bien plus qu’une simple légumineuse. Avec une aussi grande combinaison de transformation, le soya constitue un aspect financier important pour l’économie canadienne.
IJL – Réseau.Presse – Agricom