le Dimanche 26 janvier 2025
le Mercredi 11 Décembre 2024 14:20 Économie et politique

Le dilemme de l’énergie: des légumes ou de l’électricité?

Les participants à l'assemblée annuelle de l'OFA estiment que les coûts liés à l'énergie sont un obstacle à leurs projets d'expansion.
Les participants à l'assemblée annuelle de l'OFA estiment que les coûts liés à l'énergie sont un obstacle à leurs projets d'expansion.
Les membres de la Fédération des agriculteurs de l’Ontario (OFA) ont identifié la hausse des coûts de l'énergie comme la plus grande préoccupation des entreprises agricoles, après la réduction du fardeau fiscal agricole, dans l'enquête sur la confiance des entreprises agricoles de l'OFA publiée plus tôt cette année.
Le dilemme de l’énergie: des légumes ou de l’électricité?
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Le besoin accru en énergie semble difficilement compatible avec la nécessité de protéger le territoire agricole ontarien.

Lors de l’assemblée générale annuelle de l’organisme la semaine dernière, les participants ont été invités à identifier le plus grand problème énergétique limitant la croissance ou l’efficacité de leur entreprise. Près de la moitié d’entre eux ont choisi l’abordabilité et environ 30 pour cent ont souligné le manque d’infrastructures, dont l’accès à l’électricité triphasée ou au gaz naturel comme principal facteur limitant.

Agriculture ou technologie?

« Dans nos fermes, l’énergie constitue l’une des dépenses d’exploitation les plus importantes, et la demande d’énergie propre, fiable et abordable en Ontario, partout au Canada et même partout dans le monde est à la hausse », explique Paul Maurice, directeur à l’OFA.

« Lorsque nous examinons l’ampleur de la quantité d’énergie dont nous aurons besoin d’ici 2050, il devient plus clair que jamais que la planification de nos futurs besoins énergétiques nécessite une approche réfléchie et à long terme, qui respecte également d’autres paramètres-clés comme l’environnement et notre capacité à produire de la nourriture. »

Et c’est justement là le nœud du problème: pour fournir plus d’énergie, il faut des infrastructures. Et pour construire ces infrastructures, il faut des terres, préférablement à proximité des entreprises agricoles à servir. Or, l’OFA s’inquiète de voir le nombre de terres agricoles diminuer chaque année en Ontario, particulièrement dans le sud de la province.

Directeur à l’OFA, Paul Maurice se réjouit de voir l’Ontario s’engager à protéger les terres agricoles.

L’Ontario à l’écoute

À la fin de l’été, le gouvernement de l’Ontario a annoncé son plus grand processus d’approvisionnement énergétique concurrentiel de l’histoire de l’Ontario via des achats publics. Cependant, le ministre de l’Énergie et de l’Électrification, Stephen Lecce, a donné des directives explicites pour protéger les zones agricoles de premier choix.

Ainsi, il exigera que les promoteurs de projets énergétiques reçoivent des résolutions de soutien municipales pour garantir le soutien et le consentement locaux pour les nouveaux projets; il interdira tous les projets dans les zones de cultures spécialisées et les installations solaires au sol dans les zones agricoles de premier ordre afin d’empêcher les fermes solaires; enfin, il compte encourager les projets situés dans le nord de l’Ontario et ceux qui évitent les zones agricoles de premier choix.

« Cet engagement du ministre Lecce à minimiser l’impact de l’expansion énergétique sur les terres agricoles de l’Ontario et la nécessité d’adopter une approche équilibrée en matière de planification énergétique a été réitéré à nos délégués par le ministre associé à l’Énergie, Sam Oosterhoff », assure M. Maurice.

En attendant

Quoi qu’il en soit, il ne semble pas y avoir de solution applicable à court terme. Certains acteurs de l’industrie lèvent toutefois la main pour avancer des pistes de solution. Par exemple, l’Association canadienne du biogaz a souligné les opportunités liées à la production de biogaz et de gaz naturel renouvelable à partir du recyclage des déchets organiques.

« L’industrie agroalimentaire s’attend à ce que les sources d’énergie plus conventionnelles, comme le gaz naturel et le propane, continuent de jouer un rôle important dans notre mix énergétique », indique M. Maurice. Au cours de l’assemblée annuelle de l’OFA, tous les intervenants se sont entendus sur l’importance de travailler ensemble pour trouver une approche équilibrée et mixte pour répondre aux besoins énergétiques.

IJL – Réseau.Presse – Agricom