le Mardi 11 février 2025
le Mercredi 22 janvier 2025 13:46 Économie et politique

Équipement agricole: une année difficile

La vente d'équipement agricole tourne au ralenti, avant même l'imposition de barrières tarifaires avec nos voisins du Sud.
La vente d'équipement agricole tourne au ralenti, avant même l'imposition de barrières tarifaires avec nos voisins du Sud.
Après avoir connu une chute plutôt drastique en 2022, le prix des équipements agricoles motorisés a connu un rebond assez spectaculaire en 2024, avant d’accuser un léger recul en ce début d’année 2025. Or, le coût élevé de la machinerie a pour effet de forcer plusieurs agriculteurs à reconsidérer leur achat.
Équipement agricole: une année difficile
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L’économiste Justin Shepherd ne prévoit pas une baisse prochaine du prix des équipements agricoles.

Selon la Financière agricole du Canada (FAC), au cours des deux dernières années, le coût des équipements neufs à l’acre a augmenté plus rapidement que les revenus agricoles à l’acre, de sorte que le coût des équipements, en proportion des revenus agricoles, a atteint un niveau record depuis dix ans. Il n’est donc pas surprenant que les ventes d’équipements agricoles aient été faibles.

Neuf vs usagé

« Selon les projections, les ventes d’équipement agricole neuf devraient rester mitigées jusqu’en 2025, les agriculteurs subissant une pression causée par le recul du prix des produits de base, la hausse du prix des équipements et un resserrement de la rentabilité », indique Justin Shepherd, économiste principal de FAC. 

Toutefois, le déclin des ventes devrait être moins important qu’en 2024, et les ventes de tracteurs à quatre roues motrices devraient rester supérieures à la moyenne quinquennale. Selon la FAC, les agriculteurs américains sont confrontés au même problème. En raison de la faible demande, les fabricants d’équipements agricoles américains ont réduit la production.

« Cette faible demande a également affecté le marché des équipements d’occasion, entraînant une augmentation des stocks. L’année dernière, certains concessionnaires ont vendu leurs stocks excédentaires aux enchères à des prix inférieurs. Nous prévoyons que cette tendance se poursuivra en 2025, car davantage d’équipements d’occasion seront vendus aux enchères », ajoute-t-il.

Tranquille

Paul Bourbonnais était jusqu’à récemment propriétaire des Équipements Bourbonnais, entreprise de Sarsfield qu’il a vendu à BHL Equipements. Selon lui, les affaires tournent au ralenti en ce premier mois de 2025.

« Les bons équipements usagés sont durs à avoir. Les agriculteurs les gardent plus longtemps parce que les équipements neufs sont chers. Il y a aussi plus de travail qu’avant qui se fait à forfait par des entreprises qui ont déjà leur équipement. »

Contrairement aux gros joueurs, BHL Equipments achète localement ses équipements usagés. Quant aux machines neuves, il constate que les agriculteurs n’hésitent pas à magasiner. « La semaine dernière, j’ai un client qui est venu s’informer du prix qu’il paierait pour une machine neuve ici, comparativement à l’importer d’Europe. S’il paie 25% moins cher en l’achetant là-bas, l’économie couvre facilement les frais de transport. » 

Dans l’état actuel des choses et avec l’arrivée d’un nouveau président américain, Paul Bourbonnais n’ose pas se prononcer sur les perspectives d’avenir pour une entreprise de machinerie agricole. Pour sa part, la FAC estime que les prix des équipements neufs ne baisseront peut-être pas beaucoup, car ils sont principalement établis en dollars américains et la faiblesse prévue du huard tout au long de l’année exercerait une pression à la hausse sur les prix. De plus, si des tarifs douaniers sont ajoutés, les prix des équipements neufs augmenteraient davantage.

IJL – Réseau.Presse – Agricom