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le Mercredi 4 juin 2003 0:00 Le 4 juin 2003

L’écurie Forever Green Stables de Glen Robertson: Une école équestre pas ordinaire

L’écurie Forever Green Stables de Glen Robertson: Une école équestre pas ordinaire
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Royal Mount DVM ? surnommé Timbit ? de l’écurie Forever Green Stables, montre ce dont il est capable. Photo J.Sauvé.

Située à l’est du village de Glen Robertson, à quelques kilomètres des frontières du Québec on trouve l’écurie Forever Green Stables, une ferme de 170 acres, mais surtout une école d’équitation et un pensionnat pour chevaux. Voilà entre autre ce que nous offre Christine Allard, entraîneure certifiée et François Séguin, propriétaire.

M. Séguin s’occupe exclusivement de cultiver le foin dont la récolte sert à nourrir les chevaux. Mme Allard s’occupe de tout ce qui a rapport aux chevaux.

«Nous avons 55 chevaux ici même dont une trentaine en pension», explique Mme Allard. «Nous avons deux écuries de 19 chevaux chacune. Les autres chevaux restent dehors. Il y a aussi une arène intérieure de 156 pi par 70 pi, munie d’une salle chauffée pour spectateurs.»

Les programmes et services offerts par l’écurie Forever Green sont multiples. Mme Allard en fait l’énumération : «Nous faisons l’achat et la revente des chevaux, le débourrage de chevaux qui n’ont jamais été montés, l’entraînement sur parcours divers autant des chevaux que des cavaliers; nous avons deux étalons pour l’insémination et un jeune étalon ?apprenti?», ajoute-t-elle en riant.

Pour l’instant, l’écurie est fréquentée par une soixantaine d’élèves qui y suivent des cours d’équitation. «Je donne des cours aux adultes autant qu’aux enfants. Mon plus vieil étudiant a 67 ans et mon plus jeune n’en a que quatre. Ils nous arrivent d’aussi loin que d’Ottawa et de Montréal.»

Ces élèves fréquentent l’écurie Forever Green pour de bonnes raisons. Mme Allard est une entraîneure certifiée, titre qu’on lui a décerné uniquement après qu’elle ait subi des examens et des tests rigoureux. «J’ai dû passer un test théorique écrit, un test d’équitation sur un parcours à obstacles et sur un parcours plat, ainsi qu’un test d’instruction pour juger de ma qualité de cavalière. Je suis certifiée par la Fédération équestre canadienne, la Fédération équestre ontarienne et la Fédération équestre du Québec.»

Christine a toujours aimé les chevaux. Originaire de St-Lazare, Québec, elle a été élevée dans une région reconnue pour la prolifération d’écuries de chevaux. «Aujourd’hui, je suis commissaire régionale du Club de Glen Scott Pony Club. J’y suis en tête, ce qui veut dire que j’organise les réunions, je m’assure que les instructeurs nécessaires sont disponibles pour enseigner les sujets requis, etc. D’ailleurs, les membres du club se rencontrent ici régulièrement.»

L’écurie Forever Green Stables a acquis sa renommée en une très courte période. Elle n’existe que depuis neuf ans. Christine et François ont mis sur pied leur entreprise avec deux pensionnaires. Deux ans plus tard, ils en avaient déjà 50.

«De tout ce que je fais, les services, les cours, je préfère les concours, admet Christine. C’est la meilleure façon de faire de bons cavaliers. J’amène régulièrement de 20 à 30 élèves aux compétitions.»

Mais comment décrire ces concours’ Il existe trois parcours utilisés pour fin des différentes compétitions dont parle Christine. Le premier est le parcours de sauts. La compétition des sauts se distingue par ses obstacles de couleurs vives. Cheval et cavalier sont chronométrés pendant qu’ils accomplissent le parcours le plus vite possible en essayant toutefois de ne pas faire tomber les barrières des obstacles.

Le deuxième est le parcours chasseur. Cette compétition met l’accent sur l’apparence du cheval et du cavalier en tenant compte de leur style équestre, de leur rythme et de la technique. Les barrières de couleur brune, blanche ou verte, sont moins hautes. Ce concours n’est pas chronométré.

Le troisième est le concours complet. Ici, cavaliers et chevaux doivent se distinguer dans les trois disciplines qui se déroulent en une, deux ou trois journées. On se penche d’abord sur le dressage pour lequel les compétiteurs montrent aux juges des mouvements très spécifiques et techniques pour démontrer la complicité établie entre cheval et cavalier.

Le second défi est le parcours à travers les champs (cross-country). Les sauts sont intégrés à un milieu naturel. On y trouve de l’eau, des côtes, des clôtures, tout pour simuler la vrai campagne. La durée de temps allouée pour faire le trajet est précise. Tout excédent entraîne une pénalité.

On arrive enfin au parcours des sauts durant lequel on fait voir sa vitesse. Les sauts sont hautement colorés et l’équipe cheval, cavalier doit parcourir le trajet complet en un temps fixe sinon elle est pénalisée.

«Ce que j’aimerais particulièrement, est de tenir ici des compétitions reconnues par l’Association canadienne de concours complet, dit Christine. François et moi sommes d’ailleurs en train d’aménager un parcours à travers les champs. J’espère qu’il sera prêt dans moins de cinq ans.»

«Je procède également à l’entraînement d’un jeune étalon Hanovarian nommé Royal Mount DVM. Cet étalon, qu’on surnomme Timbit, a le talent et les qualités requises pour se rendre au niveau national des compétitions. J’ai accompagné sa propriétaire à l’encan de la Gendarmerie royale pour qu’elle puisse l’acheter.»

Un des grands succès de l’écurie Forever Green Stables est sa réputation pour son débourrage des chevaux. «Très peu de personnes font le débourrage, admet-elle. Encore moins de personnes le font bien. Une des choses que je trouve le plus difficile est de débourrer un cheval qui a été manqué, c’est-à-dire un cheval que quelqu’un a essayé de débourrer sans succès. C’est ce que j’appelle un cheval à problèmes. Ce dernier a souvent été battu ou est plus âgé, donc il a adopté des manies plutôt difficiles à changer. C’est très dur.»

« J’en ai réglé des cas de chevaux à problèmes. On me fait de plus en plus une réputation de personne qui règle les cas à problèmes. J’ai une copine à Toronto qui chante mes louanges ce qui fait qu’on m’envoie beaucoup de chevaux originaires de cette région», ajoute-t-elle. «Je me sers de méthodes aussi douces que possible. J’emploie de la discipline, jamais de violence. Je développe présentement une méthode alternative pour entraîner chevaux et cavaliers futurs. Cette méthode consiste à se servir de jeux pour amadouer non seulement les personnes qui ont peur mais aussi à calmer leurs chevaux, à les rendre à l’épreuve de toute surprise ou stimuli extérieur. J’offrirai bientôt des ateliers.»

Bien qu’elle soit encore une jeune femme, les services professionnels de Christine Allard sont grandement en demande dans son milieu. Pour aider à répondre aux questions qu’on lui pose souvent, elle cherche présentement un éditeur pour publier un livre sur les chevaux, écrit dans un langage familier. Elle a recueilli des histoires hippiques qu’elle a vécues pour décrire les soins de base des chevaux, leur apparence, leurs problèmes, bref, tout ce qu’un propriétaire doit savoir.

Mais où prend-elle son doigté et ses aptitudes avec les chevaux. «C’est instinctif. Ça me vient tout naturellement. Et de plus, c’est agréable», conclut-elle.