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le Mercredi 24 avril 2024 13:37 Technologie agricole

Pas de tâches trop grosses pour le Crusher

Les anciens silos de la succursale Agrizone de Uniag Coopérative à St-Albert...
Les anciens silos de la succursale Agrizone de Uniag Coopérative à St-Albert...
8 h 30. Julien Beauvois s’installe aux commandes de sa machine et dirige le bras articulé vers un muret de béton, vestige des fondations d’un ancien silo. La mâchoire d’acier croque un gros morceau, qu’elle recrache rapidement sous forme de graviers d’à peine ¾ de pouces. Dans quelques heures, il ne restera plus du muret qu’une trace au sol.
Pas de tâches trop grosses pour le Crusher
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…ne sont plus aujourd’hui qu’un tas de cailloux pouvant être réutilisé.

Lorsque la succursale Agrizone de Uniag Coopérative à St-Albert, dans l’est ontarien, a voulu se défaire de ses anciens silos, elle a fait appel à Julien Beauvois dont l’entreprise se spécialise dans ce genre de contrat. L’avantage est qu’en traitant les matériaux sur place, on évite de coûteux frais de transports et de disposition des rebuts de construction. « C’est une économie d’argent, mais c’est aussi un geste pour l’environnement puisqu’on évite l’émission de gaz d’échappement des camions de transport et la contamination des nappes d’eau par la rouille des tiges d’aciers », dit l’entrepreneur.

Si c’est bon pour les Belges…

Julien Beauvois en connaît un bout en matière de récupération. Ce père de trois enfants est propriétaire d’une entreprise de récupération de bois et de béton des chemins de fer en Belgique, actuellement gérée par des proches. Arrivé en Ontario, il a dû adapter lui-même l’appareil concasseur à sa machinerie d’excavation mobile, qu’il promène d’un site à l’autre.

« Ici à St-Albert, on parle de neuf silos de 3 000 tonnes, une bascule et une grange. J’en ai pour quelques jours, puis, d’autres contrats m’attendent, entre autres pour la Ville d’Ottawa. » Quel type de permis faut-il pour exécuter ce genre de travail? « Aucun », répond-il. « Dans la région, la démolition et la récupération sur une terre agricole sont considérées comme une mise en valeur. Par exemple, ici, le ciment et la pierre concassée serviront d’assise à l’aménagement d’un chemin et d’une nouvelle construction. »

S’accomplir en Ontario

Les raisons d’installer sa nouvelle entreprise en Ontario sont fort simples: « C’est plus facile ici qu’au Québec, il y a moins de tracasseries administratives pour obtenir licence et permis. J’ai fabriqué un Food Trailer (cantine mobile) pour ma femme l’an dernier. Elle a aussi un rôle dans la gestion de l’entreprise ici et en Belgique. »

Parti sur sa lancée, Julien Beauvois aimerait bien voir l’entreprise progresser… mais pas trop: « Oui, peut-être rouler assez pour avoir trois machines, mais pas plus. Je veux qu’on garde une dimension humaine », assure-t-il. Si JB Solutions efface des pans du passé agricole ontarien en quelques coups de Crusher, l’environnement et le portefeuille, eux, ne s’en plaindront pas.

IJL – Réseau.Presse – Agricom