Des producteurs laitiers d’Earlton n’ont pas réussi à prouver hors de tout doute que ce sont les tensions parasitaires qui avaient causé des pertes de production de leur troupeau de vaches à partir de 1997. La Cour d’appel de l’Ontario a ainsi maintenu le jugement de la Cour supérieure qui avait tranché en faveur d’Hydro One et statué que plusieurs autres facteurs pouvaient être en cause dans la diminution du rendement des vaches du couple Ron et Helen Cowen et leur fille Shannon.
Les trois juges de la Cour d’appel ont rejeté l’appel et imposé des frais de 45 000 $ à payer à Hydro One. « En tout, les frais à payer pour toutes les démarches antérieures pourraient s’élever à 1,8 million de dollars », admet M. Cowan. « Et si on peut identifier des arguments pour aller en Cour suprême, on s’y rendra », a-t-il précisé.
Le juge de première instance avait établi qu’en tenant compte de tous les facteurs possibles, les tensions parasites en provenance du réseau d’Hydro One n’étaient pas un facteur dans la perte de production de lait.
Bien que des tensions parasites au-dessus d’un volt et parfois entre deux et trois volts aient régulièrement été détectées, le juge Robbie D. Gordon a relevé qu’en 1995-1996, la production de lait était bonne et le niveau de cellules somatiques était acceptable. Le juge a spécifié que les vaches auraient souffert d’autres problèmes de santé si des tensions parasites avaient été en cause.
Difficile à prouver
« Les tensions parasites demeurent un problème difficile à circonscrire. Il n’est pas simple à expliquer ou à mesurer », affirme Mario Mongeon du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation de l’Ontario. Parfois il est causé par un défaut d’installation électrique de la ferme, une mise à terre incorrecte ou du matériel défectueux.
Ce qui complique encore plus la situation c’est que ce n’est pas toujours constant. Par exemple, il arrive qu’il n’y ait que des tensions parasites quand la pompe fonctionne. Alors une vache peut recevoir une décharge électrique au contact de l’isoloir métallique, de l’abreuvoir ou du matériel de traite.
Mais le comportement nerveux de la vache peut également indiquer une maladie, de la malnutrition, un manque d’hygiène ou un appareil défectueux. « Ce n’est pas aussi coupé au couteau qu’il n’en paraît et on invoque souvent ce problème quand c’est autre chose », conclut M. Mongeon.
Dans certains cas, les tensions parasites sont la source de baisse de production. Alors Hydro One invite les producteurs laitiers à téléphoner au service à la clientèle. Le fournisseur d’électricité s’engage à mettre en branle un protocole d’intervention dans les cinq jours. Ce protocole en six étapes comprendra des inspections, de la cueillette de données et l’installation de filtres, si nécessaires.