Les deux frères Alex et Éric Rivard ne sont pas des cultivateurs traditionnels, mais plutôt visionnaires. Issus de la nouvelle génération, ces deux producteurs laitiers repoussent constamment les limites de l’agriculture pour toujours en tirer le maximum. Si leur cran pourra leur être bénéfique dans les prochaines années, il le sera sans doute davantage pour leur relève.
Cela ne fait que quelques années qu’ils ont repris la ferme familiale dont le troupeau s’élève à 250-300 têtes et le quota à 142 kilos. Chargés de traire 125 vaches laitières élevées en stabulation libre, ils cultivent également 700 acres que « ni la grand-route, ni la voie ferrée ne divisent », affirme fièrement Alex. Et Eric d’ajouter que « tout est sur le plat et [constitué] d’une glaise riche qui ne demande pas d’intrants comme de la chaux ». Ils parlent avec fierté de cette Ferme Rivadale située tout juste au nord d’Earlton.
Confiance en la relève
Le transfert de la ferme aux garçons s’est fait sans heurts. Grâce à leur haut niveau de confiance, leurs parents ont plus facilement laissé la ferme entre les mains de leurs fils. « Après 40 ans, mon père était content que ses fils prennent la relève. Il a travaillé très fort pendant [de nombreuses] années », reconnaît Éric.
À seulement 34 et 37 ans, les frères Rivard ont une vision beaucoup plus large que les producteurs de leur âge. Bien que certains disent que ce sont eux la relève agricole, Éric et Alex affirment « prendre les décisions en fonction de la relève. »
Les deux jeunes voient l’exploitation de la ferme avec une autre perspective que celle de leurs parents. En plus d’avoir adopté un virage technologique, ils affirment avoir moins peur d’essayer de nouvelles cultures ou de nouvelles techniques que la génération précédente. Ils sont d’ailleurs parmi les premiers de la région du Témiskaming à avoir semé du maïs sous plastique avec d’autres agriculteurs de la relève. Agricom avait publié un article à ce sujet au mois de ____.
Les coûts d’opération sont aussi une préoccupation pour eux puisqu’ils ne veulent pas léguer à leurs enfants une entreprise qui croule sous les dettes. C’est pourquoi ils se sont associés avec deux jeunes agriculteurs d’une ferme voisine pour l’achat et le partage de machines agricoles.
Ils n’ont pas tardé à en constater les avantages. « Avec de plus grosses machines, le travail se fait deux fois plus vite », affirme Éric. De plus, les quatre agriculteurs font les récoltes ensemble.
La qualité de vie, une priorité
Leur qualité de vie n’a pas de prix aux yeux d’Alex et Éric. Ils triment tout aussi fort que leurs parents, mais en étant associés, ils peuvent se permettre des vacances que leurs parents n’étaient pas toujours en mesure de s’accorder.
Bien qu’ils soient polyvalents, ils se sont séparé les tâches au fil du temps. Dans la gestion du troupeau, c’est Éric qui s’occupe de l’insémination des vaches, alors qu’Alex voit aux soins des veaux. Au niveau administratif, Éric s’occupe de la paperasse, tandis qu’Alex est celui qui sait négocier. «Pour que ça marche, il faut rester centré sur les bienfaits du partenariat », conclut Éric.