La Cour supérieure de l’Ontario entendra le Grain Farmers of Ontario’s (GFO), le 28 septembre prochain dans le dossier des néonicotinoïdes, souvent mieux connus sous le nom de néonics.
Le regroupement demande un délai pour l’application de la nouvelle réglementation qui restreint l’utilisation des néonicotinoïdes. Celle-ci est en vigueur depuis le 1er juillet dernier.
Rappelons qu’en juin dernier le MAAARO annonçait : « À compter du 1er juillet 2015, l’Ontario sera le premier territoire en Amérique du Nord à protéger les abeilles et les autres pollinisateurs grâce à de nouvelles règles visant à réduire de 80 pour cent d’ici 2017 le nombre d’acres ensemencés à l’aide de semences de maïs et de soja traité aux néonicotinoïdes. »
Considérant que selon les chiffres avancés par la province, près de 100 pour cent des semences de maïs et 60 pour cent des semences de soya vendues en Ontario sont traités à l’aide des néonics, il ne fallait pas se surprendre que des tollés de protestations fassent échos à cette annonce, GFO en tête de liste.
Ainsi, GFO souhaite faire fléchir les autorités et propose de remettre ce moment au mois de mai 2016.
« Notre organisation croit fermement que cette réglementation n’est pas applicable et nous sommes hautement préoccupés par l’impact négatif qu’elle aura sur l’industrie du grain dans la province », a fait savoir Mark Brock, président de Grain Farmers of Ontario, en disant espérer que l’obtention d’un délai pourrait signifier une révision de la nouvelle réglementation.
Alors que GFO anticipe des résultats positifs de cette action légale, les agriculteurs doivent toutefois avoir à l’esprit que ces nouvelles règles font force de loi. Des sessions d’information sont offertes à cet égard par le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO). Les questions sur le sujet peuvent être transmises à ce ministère ou au ministère de l’Environnement et des Changements climatiques.
Il y a quelques mois, Maurice Chauvin, agriculteur et membre du conseil d’administration de l’Union des cultivateurs franco-ontariens réagissait ainsi: « Cette réglementation revient à bannir l’utilisation des semences traitées avec l’insecticide néonics tellement c’est ingérable pour un agriculteur », disait-il en faisant observer : « La Pest Management Regulatory Agency a rendu public un rapport qui démontre que les meilleures pratiques d’affaires que les agriculteurs ont acceptées à bras ouverts ont réduit les mortalités des abeilles de 70 % en 2014 et 80 % en 2015. » Il déplorait par le fait même que la position du gouvernement de l’Ontario risque de se traduire par un retour aux arrosages massifs d’insecticides.
Le débat se poursuivra en cour le 28 septembre prochain. D’ici là, le GFO continuera à mettre en ligne les nouvelles informations sur son site à l’adresse : www.gfo.ca/ProtectingPollinators.