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le Vendredi 23 septembre 2016 13:57 Volume 34 Numéro 01 le 26 août 2016

Chronique Comme dans l’temps, Technologies révolutionnaires

Chronique Comme dans l’temps, Technologies révolutionnaires
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C’est l’heure du train! J’allume les lumières en rentrant dans l’étable, d’autres s’allument automatiquement avant mon arrivée. On sort les trayeuses pour traire les vaches et on part le nettoyeur d’étable. Mon père nourrit les vaches avec un « feedcart » pendant que je remplis mes seaux avec l’eau du robinet pour mélanger le lait pour les veaux. C’est la routine. On n’y pense pas deux fois. L’électricité, l’eau courante, les tracteurs et toutes les facilités. Je tiens toutes ces choses pour acquises, car je n’ai jamais eu à vivre sans ces technologies qui me semblent pourtant si rudimentaires. Par contre, leur entrée  dans le monde agricole d’antan a eu un impact majeur sur l’évolution des technologies employées sur les fermes d’aujourd’hui.

Afin d’en apprendre plus sur les diverses transitions technologiques qui ont marqué l’agriculture, je me suis adressée à deux couples d’agriculteurs de Sainte-Anne-de-Prescott,  Alain et Rachel Lavigne ainsi que Damase et Marielle Lalonde. « L’électricité est arrivée au village de Sainte-Anne-de-Prescott en 1931. Dans l’rang (la 9), l’électricité est arrivée en premier à la fromagerie d’Adélard Gagnon en 1937. Chez nous, on était ben loin du chemin donc on n’était pas trop en moyen de l’installer quand elle a passé. On l’a eu rien que 10 ans après en 1948. Dans l’temps, c’était une grosse dépense : 500 piastres! L’année d’après, on a pu avoir des trayeuses, un moulin à laver électrique et un frigidaire », m’a raconté monsieur Lalonde.

« On a eu notre premier tracteur en 1950. Un petit Ford. Lorsqu’est venu le temps de remplacer les cheveux par les tracteurs, il y avait un peu d’amertume de la part des plus vieilles générations. C’est sûr que pour eux autres, y’a rien qui faisait une plus belle job que leurs chevaux! Même que, lors des labours, plusieurs agriculteurs labouraient les rangs aux tracteurs et finissaient les bouts avec les chevaux. C’est sûr que les tracteurs allaient plus vite. Mais certains étaient réticents, d’autres, ont fait flyer les chevaux ça  pas été long », a poursuivi monsieur Lalonde qui, selon ce que j’ai pu comprendre, était de ceux qui n’ont pas hésité une seconde avant de remplacer ses chevaux.

« À la fin des années 60, plusieurs fermiers ont installé des nettoyeurs d’étable. Les gars commençaient à être fatigués et à avoir mal dans le dos à force de nettoyer l’étable à la pelle. Nous autres, on avait bâti une grange en 1967 sans nettoyeur d’étable. Mon père disait : « On a ben des jeunes! On n’a pas besoin de ça! » J’me rappelle que le dimanche matin c’était difficile. On avait veillé tard le samedi pis là, il fallait nettoyer l’étable à la pelle avant d’aller à la messe. J’vous dis que les pelletées étaient pesantes », s’est remémoré monsieur Lavigne en riant.

Aujourd’hui, les nouvelles technologies nous permettent d’être plus efficaces et productifs tout en jouissant parfois d’un peu de répit. Je ne peux m’imaginer devoir nettoyer la grange chez nous à la pelle et à la brouette! C’est sûr que les troupeaux de l’époque n’étaient pas aussi gros, mais quand même. Pourtant, ils le faisaient. C’était comme ça. C’était la routine.