La Fromagerie de Thornloe lance trois nouveaux fromages faits de lait de vaches nourries uniquement à l’herbe, soit deux cheddars et de la mozzarella. Avec la demande grandissante pour du lait et de la viande bovine en provenance d’animaux nourris exclusivement à l’herbe, la fabrication de fromages avec ce lait s’imposait. La Fromagerie de Thornloe se fait par ailleurs une fierté d’avoir été la première au Canada à avoir développé cette gamme de produits.
Et pour produire ces fromages, la Fromagerie de Thornloe s’est associée avec sept producteurs laitiers du Témiskaming. Les fermes d’où proviennent les vaches qui produisent ce lait ont toutes obtenues la certification du Dairy Farmers of Ontario (DFO) : Vaches nourries à l’herbe vérifiées.
Stephanie Vanthof, directrice générale de NOFIA (Northern Ontario Farm Innovation Alliance) explique que la confection de ces nouveaux fromages s’inscrit dans le projet de Northeast Bites. Cette initiative est le fruit de la volonté de travailler avec des chefs et des produits du Nord pour en arriver à créer une identité pour des produits avec un label distinctif.
« La réalisation de ce projet prouve le besoin de collaborer entre nous et de partager nos connaissances. Alors tous en sortent gagnants », soutient Mme Vanthof. Il faut dire que la production de lait de vaches nourries à l’herbe a le vent dans les voiles comme le confirme Steve Runnalls, un des producteurs laitiers. Présent à une assemblée annuelle des producteurs de lait canadiens, M. Runnalls dit qu’il en a beaucoup été question. « Cette idée est populaire et ça continue à grandir », dit-il. C’est aussi revenu souvent à l’assemblée annuelle des producteurs ontariens et ce n’est pas tombé dans l’oreille de sourds. « On a alors mis en place un plan rapidement », dit Yves Gauthier, producteur laitier et directeur général de la Fromagerie de Thornloe. Il remercie par ailleurs les nombreux intervenants qui ont rendu le projet possible.
« Les gens pensent souvent que l’agro transformation est un peu magique. Le consommateur ne voit que la belle étiquette. Au contraire, c’est beaucoup de travail et ça nécessite la mobilisation de plusieurs intervenants pour obtenir toutes les approbations, le financement, le graphisme pour les étiquettes, l’empaquetage et la mise en marché », explique la chef de projet Pamala Hamel, très satisfaite du résultat. « Aucun autre cheddar n’est aussi bon. Il est vraiment crémeux », confie-t-elle.
Pour les sept cultivateurs impliqués dans la production du lait, il leur faut penser autrement. Le défi est de trouver le bon équilibre entre les plantes comme la luzerne et les différents foins. Certains fermiers pensent même changer leur troupeau de vaches Holstein pour des vaches Jersey ou d’une autre race. Tous ont confiance que le virage qu’ils ont entrepris est la voie de l’avenir : un avenir qu’ils entrevoient avec enthousiasme.
L’enthousiasme est partagé par l’ensemble de la communauté agricole, d’ailleurs. Cette réalisation conclut avec succès un rêve vieux de 20 années. « Tout était là pour que nous fassions de grandes choses ensemble. Nous y sommes arrivés et même que nous sommes aujourd’hui en mesure de produire de la nourriture raffinée », commente Pierre Bélanger, producteur de bisons, bien connu pour son dynamisme dans l’industrie agroalimentaire.
La fromagerie ajoutera aussi du beurre de spécialité marquée du sceau Vaches nourries à l’herbe dans un proche avenir.