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le Mercredi 24 janvier 2018 15:33 Volume 35 Numéro 10 - Le 19 janvier 2018

Entente sur le Partenariat transpacifique global et progressiste

Entente sur le Partenariat transpacifique global et progressiste
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La signature du Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) n’est plus qu’une formalité.

Le mois de mars a été avancé comme date probable pour la ratification de cette entente commerciale entre le Canada et dix autres pays.

Le PTPGP fait suite au Partenariat transpacifique, accord mort au feuilleton après que Donald Trump ait décidé d’en retirer les États-Unis peu après son accession à la présidence.

De douze pays participants, ils sont passés à onze, mais les négociations en vue d’établir un traité multilatéral de libre-échange visant  à intégrer les économies des régions Asie-Pacifique et Amérique se sont poursuivies. Un an plus tard, la conclusion des négociations est annoncée.

« Je suis ravi d’annoncer que le Canada et les dix autres membres restants du Partenariat transpacifique ont conclu à Tokyo, au Japon, les discussions relatives à un nouvel Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP). Nous sommes heureux de confirmer que, dans nos négociations avec le Japon, nous avons obtenu des résultats importants en ce qui concerne la culture, l’amélioration des dispositions relatives aux voitures, ainsi que la suspension de nombreuses dispositions touchant la propriété intellectuelle qui étaient source de préoccupation pour les intervenants canadiens », a déclaré le ministre du Commerce international, François-Philippe Champagne par voie de communiqué, le 23 janvier.

Industrie agroalimentaire

« Il donnera au secteur agricole canadien un accès privilégié à tous les pays signataires du PTPGP et offrira de nouveaux débouchés pour un large éventail de produits canadiens, notamment la viande, les grains, les légumineuses, le sirop d’érable, les vins et les spiritueux, les fruits de mer ainsi que les produits agroalimentaires », a pour sa part déclaré le ministre fédéral de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire Lawrence MacAulay.

La nouvelle a été bien accueillie par l’Alliance canadienne du commerce agroalimentaire (ACCA) qui, quelques jours plus tôt, pressait le gouvernement canadien d’agir, de peur que d’autres pays, dont l’Union européenne, ne tirent avantage de la situation et s’accaparent entre autres, du potentiel économique que représente le Japon.

 « Voilà une excellente nouvelle. L’avenir des exportateurs canadiens de produits agroalimentaires qui œuvrent au sein des marchés internationaux semble beaucoup plus prometteur, puisqu’ils disposeront désormais d’un accès concurrentiel aux marchés stratégiques de l’Asie-Pacifique, et particulièrement à celui du Japon », a commenté le président de l’ACCA, Brian Innes.

Finalement, la Fédération canadienne de l’agriculture (FCA) a accueilli la nouvelle positivement, apportant toutefois un bémol par rapport aux productions sous gestions de l’offre.

 « L’adhésion au PTPGP ouvrira de nouveaux marchés sans précédent pour les agriculteurs canadiens dont les produits sont destinés à l’exportation, comme les viandes rouges, les céréales et les oléagineux. La FCA félicite l’équipe de négociation commerciale du Canada d’avoir reconnu le potentiel de croissance de nos exportateurs; toutefois, nous demandons aux représentants du gouvernement de respecter leurs engagements envers les agriculteurs dans les secteurs assujettis au système de gestion de l’offre (comme ceux des produits laitiers et de la volaille), d’autant plus que les discussions liées à l’ALENA se poursuivent.

Déception et inquiétudes pour certains

De fait, pour les producteurs qui opèrent sous le système de la gestion de l’offre toutefois, la réaction est toute autre.

Plusieurs avaient pensé que les concessions faites lors de la conclusion du PTP en 2015 seraient écartées de la nouvelle entente avec le retrait des États-Unis. On se souviendra du tollé et de l’inquiétude suscités à l’époque par cette brèche annoncée au système de la gestion de l’offre. Les producteurs laitiers entre autres, se sont mobilisés massivement à deux reprises, se donnant rendez-vous sur la colline parlementaire, la majorité étant venu en tracteur, et d’autres ayant fait le voyage d’un peu partout au Canada.

C’est donc avec une certaine appréhension que les détails de l’entente du PTPGP étaient attendus. Cela fait, les réactions des Producteurs laitiers du Canada, des Producteurs de poulet et des Producteurs d’oeufs du Canada, notamment, sont arrivées en fin de journée teintées de beaucoup de déception.

« L’accord inclut des concessions en matière d’accès aux marchés pour les produits du poulet qui ont été accordées dans l’accord original du Partenariat transpacifique (PTP) en réponse aux demandes des États-Unis. Comme les États-Unis se sont depuis retirés du PTP, ces concessions n’auraient pas dû faire partie des négociations. Cela est particulièrement vrai à la lumière du fait que les autres pays n’ont rien donné en échange pour cet accès accru au marché canadien du poulet », ont commenté les Producteurs de poulet du Canada.

« L’accès consenti dans le cadre du nouveau PTPGP représente une quantité additionnelle équivalente à 2,1 % de la production canadienne qui sera importée, en sus de l’engagement actuel du Canada de 7,5 %, portant le total à 9,6 % », ont précisé les PPC. Leur président, Benoît Fontaine a exhorté le gouvernement a tenir les engagements pris en 2015 en ce qui a trait à la mise en œuvre de programmes compensatoires.

« Il s’agit d’un jour sombre pour les 221 000 Canadiennes et Canadiens qui dépendent du secteur laitier pour gagner leur vie », a pour sa part indiqué Pierre Lampron, président des Producteurs laitiers du Canada (PLC).

« D’un côté, le gouvernement du Canada a affirmé à de multiples reprises qu’il veut un secteur laitier en croissance, fort et dynamique qui crée de l’emploi et génère des investissements; de l’autre côté, il continue de rogner des parts du marché canadien des produits laitiers, d’abord avec l’AECG, puis maintenant avec le PTPGP. Le gouvernement doit comprendre qu’en continuant à faire des concessions de la sorte, il met le secteur laitier canadien en péril », a-t-il soutenu.

Les Producteurs d’œufs du Canada, qui évoluent aussi dans le cadre du système de la gestion de l’offre ont déploré l’issue de ces négociations.