À 22 ans, il veut être son propre patron. Simon Cloutier a son plan d’affaires, le soutien de ses parents agriculteurs et une subvention du Fonds du patrimoine du Nord de l’Ontario.
Depuis toujours, Simon veut se lancer en agriculture. Au début, il a étudié l’élevage du bœuf et à la ferme de ses parents, Doris et Stéphane, il a appris l’abc de la grande culture. « Mon but est de diversifier mes activités. Je veux obtenir une valeur ajoutée aux cultures. » Il a alors pensé qu’en ajoutant un élevage, il trouverait un débouché supplémentaire pour son foin dont il se servirait en partie pour l’alimentation. Ceci, sans compter les revenus générés par la vente des bêtes.
Au gré de ses réflexions, son projet est devenu l’élevage du bison. Il a de la chance, le plus gros troupeau de bisons de l’Ontario, celui de Pierre et Charles Bélanger, à Earlton est à quelques kilomètres de chez lui. Ils cherchent à séparer le troupeau et ils sont prêts à devenir mentors pour le jeune agriculteur.
Rocky Ridge Bison
Simon s’est mis au travail et en octobre dernier, il a foré un puits et monté une clôture. Il y a maintenant 3 enclos sur une surface de 25 acres. Les bisons sont arrivés le 14 décembre. Il y en a 45 dont 10 lui appartiennent avec ses parents et ses beaux-parents. Ainsi est
né : Rocky Ridge Bison.
Présentement, Simon fait des travaux à forfait et étudie le marché. « Idéalement, je voudrais pouvoir vendre un quart ou un demi-bison localement », explique Simon. « Il n’existe pas de parc d’engraissement pour bison en Ontario. La viande de bison vient de l’Ouest et pour le marché de Toronto, Ottawa et Montréal, je suis bien situé à Earlton. »
Il vise une exploitation vache/veau avec un troupeau de 300 têtes. L’objectif serait de vendre 200 bêtes par année.
Pour réaliser son rêve, Simon s’est donné les moyens de ses ambitions en suivant le cours de production animale du Collège d’Alfred. Il a particulièrement aimé les visites de fermes pour le partage de connaissances. « Dans l’Est, c’est un modèle d’agriculture différent. Le terrain est plus cher et la culture plus intensive. J’ai l’intention d’utiliser de ces techniques dans le Nord de l’Ontario », dit-il.
Il considère aussi les 3 000 dollars que lui a coûté un voyage en France et en Belgique comme son meilleur investissement. Le Collège d’Alfred en collaboration avec le Collège ATH (en Europe) avait organisé des sorties de fermes pour les anciens diplômés. « Là-bas c’est encore plus intensif. Certaines des choses qu’ils ont essayées, on va les essayer aussi », dit Simon en ajoutant : « En Europe, même les petits villages sont en santé. Chaque petite place à ses petits magasins. On commence à voir cela ici avec de petites entreprises agricoles et c’est bon pour l’économie locale. Le courant est de revenir aux plus petites fermes où il y a de la valeur ajoutée. C’est un peu comme cette ferme de 5 acres à Curran (La bergerie des sables) où le lait de brebis est transformé en fromage et en crème glacée. Puis c’est vraiment bon! », se souvient Simon.
Agriculteur de la relève, plein de vision et d’énergie. Simon reconnaît qu’il a de bonnes conditions. Ses parents l’appuient, le gouvernement aide les jeunes entrepreneurs du Nord avec un programme de subventions et que dire de la chance d’avoir des mentors? Les planètes semblent alignées pour ce jeune éleveur ambitieux.