Les classes sont terminées à l’IFRA mais le personnel est à pied d’œuvre pour préparer la prochaine rentrée. En effet, une certaine fébrilité règne à l’Institut de formation et de recherche agroalimentaire (IFRA) de La Cité.
Martin Racine, directeur adjoint de l’IFRA explique que La Cité est en mode « virage » et qu’elle est à redéfinir chacun de ses programmes. Cela se traduira entre autres par une augmentation des expériences pratiques en milieu de travail et par l’importance accrue accordée à la gestion et à la prise de décisions dans les programmes agricoles.
À l’IFRA, ce virage est déjà amorcé pour les programmes agricoles et agroalimentaires. Suivront les programmes en environnement forestier en mai 2019.
« L’an passé, on a revu les cursus. Ce style d’enseignement là, on va l’amener dans le plus de cours possible », indique M. Racine en expliquant qu’une étude de marché effectuée en 2016 avait permis de mieux cerner les attentes des employeurs et aussi les besoins des futurs entrepreneurs agricoles , notamment.
Un accent particulier sera mis sur les nouvelles technologies et l’agriculture de précision, dont les logiciels informatiques et les applications. Les professeurs qui travaillent sur ce projet sont appuyés par un comité consultatif formé de membres de différentes sphères d’activité, allant de la pratique agricole au monde de la finance en passant par la recherche.
Bien qu’officiellement annoncés pour la rentrée scolaire 2018-2019, certains volets ont été intégrés en 2017-2018 pour permettre au plus grand nombre d’étudiants de bénéficier du « virage ». Par exemple, certains cours se donnent maintenant sur le terrain comme Multiplication des plants, qui a été livré aux Serres M.Quenneville. De la même façon, une portion du cours Techniques d’élevage a été donnée à la Ferme l’Angélus pour les caprins et les ovins ainsi qu’à la Ferme d’éducation et de recherche du campus d’Alfred (FERCA) pour les bovins laitiers. Les étudiants ont eu aussi quelques traites à faire pour se familiariser avec la pratique, et ce ne sont que quelques exemples.
L’an prochain, il est également question d’une collaboration entre la FERCA et l’IFRA pour les programmes en environnement forestier. Les étudiants pourraient alors mettre en pratique leurs connaissances sur la gestion de boisés, allant de l’inventaire en passant par l’aménagement jusqu’à la planification, ceci dans l’érablière et les espaces boisés de la FERCA au campus d’Alfred.
Avec ce vent de renouveau arrivent aussi de bonnes nouvelles, soit l’arrivée de nouveaux professeurs à temps plein.
« On a maintenant Karine Desjardins pour tout ce qui est lié à la gestion d’entreprise agricole. Elle est comptable professionnelle et fiscaliste. On est bien content de son embauche », mentionne encore M. Racine en indiquant que cet ajout à son équipe est un grand atout. Aussi un autre professeur est attendu pour le programme de nutrition.
Les programmes ayant changé, les noms ont été modifiés pour mieux en refléter le contenu. Par exemple pour le volet agroalimentaire on parlera maintenant du Programme de gestion de la nutrition et des services alimentaires. Cette formation sera par ailleurs dispensée sur le campus d’Ottawa en plus de celui d’Alfred. Il y a un grand besoin de main-d’œuvre dans cette discipline, fait valoir M. Racine. En Technique agricole, la spécialité de production végétale devient production de fruits et légumes pour éviter la confusion avec les grandes cultures.
Puis, il y a le petit dernier, le nouveau cours de gestion agricole.
« C’est de la formation continue, une formation à la carte. Les gens peuvent choisir leurs cours dans les programmes réguliers », explique encore le directeur adjoint.
L’IFRA est également à développer un programme de production fromagère en collaboration avec le Ontario Dairy Council et le collège Conestoga. Le lancement est espéré pour 2019 ou 2020.
Quel que soit le domaine d’étude, l’IFRA offre des programmes déclinés en différentes versions, un an, deux ans ou trois ans.
En résumé, M. Racine se dit fort content de cette nouvelle dynamique.
« Avec le virage pédagogique, on (l’IFRA) est plus près de l’entreprise, plus proche de la communauté, et on offre plus de flexibilité aux étudiants »
Les commentaires qui émanent des professeurs sont tout aussi positifs et cette proximité avec le secteur professionnel n’est pas prête de s’arrêter, surtout en si bon chemin.