C’est en novembre dernier qu’un cas de tuberculose bovine a été détecté dans un troupeau de bovins de boucherie en Colombie-Britannique. La tuberculose bovine est une maladie qui doit être obligatoirement déclarée à l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) lorsque présente ou suspectée d’être présente.
Le 9 novembre 2018, le cas est confirmé par l’ACIA. L’animal provenait d’un troupeau du sud de la Colombie-Britannique. Selon les derniers résultats de l’enquête du début de janvier 2019, quatre bêtes du troupeau au total (comprenant le premier bovin découvert) ont été infectées. Le bovin infecté a été détecté au moment de son passage à l’abattoir en octobre 2018. Aucun des animaux infectés n’a été introduit dans la chaîne alimentaire et ne représente donc aucun risque pour les humains. La bactérie de tuberculose bovine trouvée ne serait pas liée à des cas antérieurs de tuberculose bovine en Alberta, en Colombie-Britannique ou ailleurs au Canada et proviendrait ainsi d’une nouvelle souche.
Plusieurs contrôles de troupeaux ont été effectués afin de retracer les autres bêtes qui auraient pu être en contact. Au total, c’est 25 troupeaux et plus de 18 000 bêtes qui ont été contrôlés en Colombie-Britannique, Alberta et Saskatchewan. L’ACIA poursuit quand même des activités de retraçage en aval dans les mois à venir et pourrait donc faire grimper le chiffre de troupeaux et d’animaux contrôlés.
La bactérie
Mais qu’est-ce que la tuberculose bovine? Cette maladie est causée par une bactérie nommée Mycobacterium bovis (M. bovis). Cette bactérie ne survit pas à la chaleur, une sécheresse ou une exposition au soleil. La bactérie peut infecter les bovins, mais également d’autres mammifères comme les humains, de même que les porcs, les bisons et les cervidés.
Au Canada, avant l’implantation de bonnes mesures d’éradication, la tuberculose bovine était une maladie qui touchait souvent l’humain et les animaux domestiques. Maintenant, on pourrait dire que le pays est presque exempt de ce problème, bien qu’un cas à l’occasion refasse surface. L’ACIA met alors en place des règlementations sévères et l’isolation du troupeau est primordiale. Les agriculteurs qui doivent voir leurs troupeaux décimés complètement reçoivent à ce moment une compensation du fédéral.
Les signes de la maladie
La tuberculose bovine peut avoir différents symptômes apparents. Une faiblesse, de la fièvre, une perte d’appétit et un amaigrissement du sujet infecté sont observables. Néanmoins, la tuberculose bovine est une maladie dite chronique et il peut s’écouler plusieurs années avant qu’un animal infecté ne démontre de tels signes. Il peut même arriver qu’aucun signe ne soit détecté jusqu’à ce que l’animal soit envoyé à l’abattoir. Plus de 95% des animaux commerciaux abattus sont envoyés dans des abattoirs fédéraux. Par conséquent, l’ACIA effectue des tests et des contrôles rigoureux après que l’animal est abattu. On regardera alors les ganglions lymphatiques et les poumons à la recherche de lésions qui auraient pu être causées par la tuberculose.
Le risque de contracter la maladie est évidemment plus élevé dans les endroits où sont les animaux infectés. Des bâtiments d’élevage et des espaces clos contribuent aussi au risque. La bactérie M. bovis peut se propager de différentes façons. Les travailleurs agricoles, les éleveurs et les vétérinaires sont les plus à risque. La bactérie peut être sécrétée par les voies respiratoires d’un animal et donc une inhalation près d’un animal contaminé avec une toux pourrait favoriser l’absorption de la bactérie. La bactérie peut même être retrouvée dans les matières fécales, dans le lait non pasteurisé et plus rarement dans l’urine, les sécrétions vaginales ou le sperme d’un animal contaminé.
Et pour les animaux sauvages?
Il est possible que des animaux sauvages soient atteints de la bactérie M. bovis. Certains pays comme le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande et l’Espagne ont des problèmes avec le blaireau d’Europe, le phalanger-renard et le sanglier respectivement. Ainsi les animaux de la faune peuvent parfois venir à contaminer les troupeaux de bétail lorsqu’ils s’en approchent un peu trop. Pour l’Amérique du Nord, par contre, les chances sont plus minimes. Au Canada, il faut seulement surveiller les wapitis et les cerfs de Virginie du sud-ouest du Manitoba dans la région du parc national du Mont-Riding et les bisons des bois du nord de l’Alberta et des Territoires du Nord-Ouest dans la région du parc national Wood Buffalo.
Après une contamination
Lorsque l’ACIA déclare une contamination à cause de la tuberculose bovine, différents procédés sont mis en place. Il y a évidemment une mise en quarantaine des animaux qui ont été en contact avec la source. On détruira également sans cruauté animale, s’il y a lieu, les bêtes ayant été exposées à la bactérie. Des tests seront effectués et on procède à un gros nettoyage et une décontamination des équipements et des lieux qui ont accueilli la ou les bêtes infectées. Le propriétaire du lieu peut après 45 jours repeupler ses installations. Cependant, s’il attend deux ans, d’autres tests complémentaires ne sont pas requis sur le nouveau troupeau, sinon, il devra procéder à deux dépistages par année pour confirmer qu’il n’y a plus de présence de la bactérie.
En concluant, le Canada est un des pays les plus sûrs concernant la tuberculose bovine. Il n’y a pas de crainte à avoir face à cette maladie. Le risque pour la population canadienne est extrêmement faible dû à la pasteurisation du lait et à toutes les mesures de contrôles et de surveillance mise en place par l’ACIA. L’enquête de l’ACIA se poursuit concernant le troupeau infecté de la Colombie-Britannique. Tous les résultats et la progression de l’enquête peuvent être suivis au www.inspection.gc.ca/tuberculose.