L’année 2019 aura marqué la communauté agricole francophile sur plusieurs plans.
D’abord, la crise linguistique en Ontario s’est poursuivie alors que le gouvernement conservateur, inspiré d’une logique comptable, a continué de sabrer les institutions des minorités linguistiques avec son projet de modernisation de la Loi sur les services en français. Après la fin du financement de l’Université de l’Ontario français, le Commissariat aux services en français a été intégré au Bureau de l’ombudsman en mai 2019 faisant craindre un effritement dans la capacité future du gouvernement à offrir des services en français pour les 640 000 Franco-Ontariennes et Franco-Ontariens.
Sur une note plus positive, le gouvernement fédéral est sur le point de verser une aide financière aux producteurs laitiers (environ 28 000 $ pour une ferme de 80 vaches) pour compenser les pertes occasionnées par la ratification de deux traités de libre-échange internationaux. Le ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario, M. Ernie Hardeman, a déposé un projet de loi sur la protection contre l’entrée sans autorisation et sur la protection de la salubrité des aliments. L’UCFO s’est joint à la Fédération de l’agriculture de l’Ontario (FAO-OFA) et aux associations d’éleveurs pour rappeler l’importance de protéger la biosécurité des élevages, l’intégrité du système agroalimentaire et la quiétude des cultivateurs et travailleurs agricoles. Lors de l’Assemblée générale annuelle de la Fédération d’agriculture de l’Ontario (FAO), le ministre Hardeman est venu annoncer un allègement des formalités administratives pour permettre aux exploitations agricoles de raffiner leur biogaz et d’en faire du gaz naturel renouvelable. L’UCFO était présente pour saluer cette initiative favorable à la diversification des revenus des fermes et cohérente avec les préoccupations environnementales actuelles.
La résilience des agriculteurs a été mise à l’épreuve cette année. Un automne pluvieux et le temps froid hâtif sont venus accentuer les effets d’une saison difficile des semences affectant ainsi les rendements et la qualité des récoltes. En novembre, pour ajouter à la tempête, une crise du propane provoquée par le conflit de travail du transporteur ferroviaire CN augmentait le stress et les inquiétudes durant la récolte du maïs. L’UCFO avait d’ailleurs exigé, par communiqué, une « action immédiate est requise pour approvisionner les cultivateurs en propane ».
Les causes de stress, d’incertitude et d’inquiétude ont été nombreuses cette année. Faisant face à l’imprévisibilité de dame nature et à la variation du climat, la capacité d’adaptation et la résilience des agriculteurs ont été fortement sollicitées. Pour l’UCFO, la santé mentale de nos agriculteurs est une préoccupation grandissante. Si vous avez un sentiment d’impuissance, que vous vous sentez seul, que vous ne savez plus quelle décision prendre, que votre sommeil est perturbé, demander de l’aide. Pour l’entourage et les amis d’agriculteurs, offrez simplement votre aide. N’attendez pas de recevoir une demande ou un appel, qui ne viendra probablement pas.
Le développement durable, l’adaptation aux changements climatiques, l’intégration de pratiques agricoles écoresponsables et la santé mentale de nos agriculteurs seront des sujets d’actualité dans les mois à venir.
Au nom de toute l’équipe de l’UCFO, du journal Agricom et de la FERCA, je vous souhaite un joyeux Noël.