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le Vendredi 24 avril 2020 9:07 Volume 37 Numéro 10 - Le 1er mai 2020

George Posch, artisan meunier

George Posch, artisan meunier
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Par Marc Dumont

George Posch, producteur de farines au Témiskaming est épaté : « 18$ pour un pain au levain préparé par le boulanger et ils se sont tous vendus en trois heures ! Le pâtissier s’est aussi servi de ma farine d’épeautre pour confectionner des sablés. Ils étaient plus que bon ! » La spécialité de George Posch, transformateur artisanal du Nord de la province,  c’est la farine de sarrasin.

M. Posch est une fierté régionale. À plusieurs reprises, on l’a invité à la Foire royale agricole d’hiver de Toronto. Son présentoir faisait partie du pavillon des produits locaux du Nord de l’Ontario. Il faut souligner que ses farines sont de premières qualités. Elles sont moulues sur pierre comme à l’ancienne. Il produit même ses propres grains avec son frère. Il n’utilise ni engrais, ni herbicide, ni insecticide et les semences sont exemptes d’OGM. Depuis quelques années, ses produits sont certifiés biologiques par une organisation suisse reconnue pour ses exigences.

Pas surprenant que le prestigieux 100 Mile Challenge Barbecue du Parc Algonquin n’utilise plus que ses farines pour la confection des pains et des panures. Le boulanger et le pâtissier embauchés pour l’événement de cuisine fine ont reconnu avoir dû modifier des recettes pour s’habituer, mais après cela il n’était plus question de revenir à une farine commerciale.

Les mêmes éloges lui ont été adressés par ce restaurant de North Bay qui fait sensation avec ses crêpes de sarrasin le dimanche matin. Le cuisinier l’affirme : « Je n’ai jamais mangé des crêpes de sarrasin aussi légères. » Tout comme cette nouvelle pharmacie de Sudbury qui s’est dotée d’une cuisine. Elle offre des ateliers pour enseigner aux gens à cuisiner des aliments santé avec des farines locales. Soixante personnes se sont présentées la première semaine pour la confection de pain au levain avec la farine de M. Posch.

Longtemps, M. Posch n’a eu qu’un succès d’estime, mais ce n’est plus le cas. « Je fais présentement de la farine en un mois ce que je faisais en six mois l’été dernier. Je commence à croire que la popularité de mes farines tient aussi au fait qu’elles sont toujours fraîches. J’en mouds quand j’ai une commande. » En épicerie et dans certaines boutiques, il y a une clientèle en croissance qui apprécie ces produits de plus en plus.

De plus, en véritable artisan, M. Posch pense continuellement à améliorer ses installations : « Je ne suis jamais content et je cherche à automatiser ma production. » À un certain moment, son moulin fonctionnait 18 heures par jour. Maintenant, il en a un plus gros et la tâche est bien réduite. Il s’est installé un système d’arrêt automatique quand tout est moulu. Moudre représente maintenant une heure de travail le matin et une le soir.

L’été dernier, il s’est procuré un tamis pour nettoyer la farine et enlever les plus gros morceaux de son. « Il en reste encore. C’est pour cela que ma farine n’est pas blanche comme les farines commerciales », explique-t-il. Cet été, il a l’intention d’ériger un autre bâtiment pour le système de nettoyage du grain et pour installer des bacs pour l’entreposage. Toutefois, il n’a pas encore trouvé de bacs qui lui conviennent. Qu’à cela ne tienne : « Je devrai les faire moi-même ! » s’exclame le meunier. M. Posch, à quelques années de la retraite, l’admet : « Je ne me sens pas bien quand j’ai une idée pour améliorer mon système. Je persévère tant que ça ne se réalise pas à mon goût. »