Dans un balado réalisé par Agricom pour le compte du Collège, M. Desjarlais estime qu’autant les instances municipales que les promoteurs immobiliers font fausse route dans les projets de développement résidentiels et commerciaux en Ontario.
« À Orléans par exemple, on multiplie les îlots de chaleur en réservant de petits espaces de verdure, trop petits pour permettre la croissance d’arbres matures, et c’est entouré d’asphalte ou de béton. La végétation retourne l’humidité dans l’air et contribue à tempérer le climat, ce que le béton et l’asphalte ne font pas. »
Du jardin à la ville
M. Desjarlais donne l’exemple d’un aménagement paysagé où l’on mettrait une grosse roche entourée de fleurs ou de plantes. « Rien ne pousse sur une roche. Elle retient et reflète la chaleur contrairement à l’aménagement de plantes qui l’entoure. Si on prend du recul, c’est la même chose pour une ville, un îlot de béton et d’asphalte entouré d’une ceinture de verdure. » Sauf que la ceinture rétrécit d’année en année.
La solution existe, mais elle implique de changer les mentalités, selon lui: « Il faut repenser nos villes, prévoir plus de place pour le couvert végétal, s’inspirer de ce qui se fait ailleurs. » En Europe, notamment, les toitures de verdure ont la cote et certaines villes ont même remplacé de grandes artères autoroutières par des canaux navigables.
Des politiques déjà en place
À la Ville d’Ottawa, l’urbaniste aux Systèmes naturels, Nick Stow, indique que la Ville « a mis en œuvre plusieurs stratégies dans le but d’atteindre l’objectif à long terme du Plan officiel d’Ottawa, soit un couvert forestier de 40% dans les secteurs urbains et de banlieue. »
Selon lui, le Règlement sur la protection des arbres de la Ville restreint et réglemente l’abattage urbain. De plus, le Conseil municipal a approuvé le Plan de gestion de la forêt urbaine d’une durée de 20 ans pour le maintien et la croissance de la forêt urbaine, qui en est à sa deuxième phase de mise en œuvre.
« Le projet-clé pour cette phase est la Stratégie de plantation d’arbres, qui souligne une nouvelle approche proactive pour cultiver le couvert forestier urbain de la Ville. Le Plan est soutenu par une équipe d’experts-forestiers, responsables de l’examen des demandes d’aménagement pour connaître leurs répercussions sur les arbres, et par les Services forestiers, qui sont responsables des programmes d’entretien et de plantation des arbres. »
Des millions à investir
Le Fonds municipal vert de la Fédération canadienne des municipalités a lancé deux programmes-clés en partenariat avec le gouvernement du Canada.
L’initiative Croissance de la canopée des collectivités canadiennes (CCCC), un projet de 291 millions de dollars, vise à favoriser la plantation d’au moins 1,2 million de nouveaux arbres à l’échelle nationale. L’initiative offre également du financement et de la formation aux municipalités, afin qu’elles obtiennent les meilleures retombées environnementales et sociales possibles.
« Le programme CCCC est conçu pour répondre aux besoins des collectivités les plus vulnérables et réduire les effets des îlots de chaleur », souligne la FCM. « En rehaussant la verdure et la beauté de nos quartiers, nous accroîtrons considérablement le bien-être physique et mental au sein des communautés. » Le financement actuel offert pour la saison d’automne 2025 de plantation d’arbres se termine le 15 octobre 2024.
L’initiative Leadership local pour l’adaptation climatique, dotée de 530 millions de dollars, vise à accélérer les mesures d’adaptation climatique à l’échelle locale en s’appuyant sur le renforcement des connaissances et des compétences et en offrant des fonds pour la planification des projets de résilience et leur mise en œuvre. Les projets admissibles comprennent la modernisation des infrastructures, les défenses contre les inondations, la création d’espaces verts et la réhabilitation du littoral.
IJL – Réseau.Presse – Agricom