Depuis 2006, un groupe de super-héros défend les fruits et légumes locaux. Ils traquent sans relâche les aliments importés et les mettent en échec en soulignant les nombreux avantages de l’utilisation de produits frais issus des exploitations agricoles locales. Son nom: l’Alliance du tourisme culinaire.
« Notre mandat consiste essentiellement à amener les acteurs de l’industrie alimentaire à célébrer la cuisine locale », explique Nicole Brown, vice-présidente des opérations et des partenariats de l’Alliance. « Notre rôle est d’initier et de faciliter les échanges entre l’agriculteur et le chef cuisinier dans les restaurants du Canada. »
Une croissance rapide
Basée en Ontario, l’Alliance avait depuis longtemps pour projet d’étendre ses activités à l’ensemble du Canada, un projet freiné par l’arrivée de Covid en 2020. L’année dernière, l’Alliance a enfin pu réaliser son rêve.
« Nous rassemblons des acteurs de la Colombie-Britannique, de l’Alberta et d’autres provinces jusqu’aux Maritimes », s’enthousiasme Mme Brown. « Notre organisation est à but non lucratif et s’appuie sur des collectes de fonds et des subventions pour créer ses différentes initiatives, dont son fleuron Feast on Canada, un programme de certification établissant que le commerçant ou le restaurateur utilise des produits d’origine locale et vérifiés. »
Loin d’être réfractaires, les restaurateurs approchés par l’Alliance sont enthousiastes à l’égard de l’initiative. « C’est un travail délicieux », s’amuse Mme Brown. « Se laisser tenter par un repas dans un restaurant qui sert des produits locaux permet de goûter au lieu et à la saison, à l’expérience du travail de l’agriculteur et, en plus, de réduire l’empreinte carbone en limitant le transport des fruits et légumes à l’échelle locale uniquement. »
Un changement radical
Brianna Humphrey exploitait une ferme à Timmins lorsqu’elle a entendu parler de la CTA pour la première fois en 2015. « Nous vendions nos produits sur les marchés locaux et, au fil du temps, j’ai réalisé que j’avais besoin d’un grand réfrigérateur pour répondre à la demande de repas préparés. Un local s’est libéré et je l’ai acheté parce qu’il y avait un grand réfrigérateur. À l’époque, c’était encore censé être une cuisine fantôme, mais un ami m’a convaincu d’en faire un restaurant ».
C’est ainsi qu’est né Radical Garden. Aujourd’hui, la ferme a été convertie à la culture de champignons uniquement pour permettre à la propriétaire de préparer des repas pour la clientèle de la ville minière de 30 000 habitants.
Naturellement, elle s’approvisionne en fruits et légumes avant tout auprès de producteurs locaux et régionaux. « L’argent reste ici et au moins, nous savons que les produits n’ont pas été cueillis par des esclaves », dit-elle avec sarcasme.
« J’adore l’Alliance du tourisme culinaire », ajoute Brianna. « Surtout Rebecca McKenzie. Je ne pense pas que l’engouement pour les produits locaux serait le même au Canada sans elle. L’Alliance me fait participer à toutes sortes de projets fous, et elle travaille très dur pour promouvoir les produits locaux et l’agrotourisme. »
Comme indiqué plus haut, tous les héros ne portent pas de cape.
IJL – Réseau.Presse – Agricom