le Vendredi 8 novembre 2024
le Mercredi 23 octobre 2024 9:49 Alimentation

58 milliards $ de gaspillage alimentaire chaque année au Canada!

Le gaspillage alimentaire représente une perte de 58 milliards de dollars chaque année au Canada.
Le gaspillage alimentaire représente une perte de 58 milliards de dollars chaque année au Canada.
Près de la moitié du temps et des efforts mis dans la culture et l’élevage destinés à l’alimentation des Canadiens et Canadiennes est en pure perte. C’est du moins ce qu’on peut conclure à la lecture d’une nouvelle recherche publiée par Deuxième Récolte, « La crise évitable du gaspillage alimentaire: mise à jour », financée par Loblaw Limitée.
58 milliards $ de gaspillage alimentaire chaque année au Canada!
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Lori Nikkel travaille sans relâche pour réduire le gaspillage alimentaire.

L’étude révèle des résultats stupéfiants sur la quantité de gaspillage alimentaire généré par le système alimentaire canadien.

Le rapport souligne que 46,5% de toute la nourriture au Canada est gaspillée. Le gaspillage alimentaire évitable (la nourriture qui pourrait être redistribuée aux personnes dans le besoin) a augmenté de 6,5% et représente désormais 41,7% du gaspillage alimentaire total.

À qui la faute?

Oui, le consommateur est coupable du fromage oublié au fond du frigo ou des restes de repas qui trouvent le chemin de la poubelle. Mais parmi les principaux responsables du gaspillage évitable, les dates “meilleur avant” entre la transformation (moment où ces dates sont appliquées) et l’achat comptent pour près du quart des aliments gaspillés.

Ainsi, Deuxième Récolte rappelle qu’on ne doit pas confondre les termes “Meilleur avant” et “Date d’expiration”. Le premier réfère à la fraîcheur maximale d’un aliment, le second s’applique davantage à un médicament qui perd son effet après un certain temps. L’organisme prône l’approche “Sentez-goûtez” pour déterminer si un produit périssable est encore bon. 

Voilà pour le premier quart du gaspillage. Mais le reste? « Les pertes surviennent partout le long du réseau entre le producteur et l’épicier, en passant par la distribution », explique Lori Nikkel, PDG de Deuxième Récolte. « Notre premier rapport est sorti il y a cinq ans et les gouvernements n’ont absolument rien fait pour mieux encadrer la gestion du processus. Rien », déplore-t-elle.

Touchée au portefeuille, là où ça fait mal, l’industrie n’a eu d’autre choix que d’adopter un train de mesures pour limiter les pertes; ses efforts auront permis un gain de 20% dans le colmatage des fuites, mais il reste encore beaucoup à faire, selon Mme Nikkel. « La forte hausse des prix post-pandémie a forcé les consommateurs à faire plus attention et limiter le gaspillage, mais l’industrie doit encore améliorer son score », dit-elle.

Le PDG de Value Chain, Martin Gooch, estime que malgré la sensibilisation accrue, trop d’aliments sont encore gaspillés.

Responsabilité

De passage à Ottawa, la PDG entend d’ailleurs présenter la mise à jour de son rapport et demander aux politiciens d’abolir l’utilisation de la mention “Meilleur avant” sur les produits non-périssables et de s’engager à encadrer les pratiques de l’industrie alimentaire pour réduire les pertes au minimum.

« Les coûts environnementaux et financiers du gaspillage alimentaire sont stupéfiants, en particulier à la lumière de la crise actuelle de l’accessibilité alimentaire. Nous devons agir maintenant et travailler ensemble pour réduire le gaspillage alimentaire à tous les niveaux », croit Mme Nikkel. 

« En discutant avec les parties prenantes de l’ensemble de la chaîne alimentaire au Canada, les résultats sont clairs », a déclaré le Dr. Martin Gooch, PDG de Value Chain Management International (VCMI), une voix publique et industrielle de premier plan sur le gaspillage alimentaire. « Le gaspillage alimentaire est toujours omniprésent, et il coûte à tout le monde. »

IJL – Réseau.Presse – Agricom