Mais voilà, les temps sont durs et même le Marché de la bonne bouffe a dû revoir son offre au fil des dernières années. « Avant, les clients pouvaient s’abonner à un service de livraison de boîtes de fruits et légumes frais chaque semaine », explique le gérant du Marché pour la région de Sudbury, Rylan Stolar, « mais faute d’argent, on a dû opter pour une formule où nous vendons nos produits en nous rendant dans ces communautés. »
D’ici et d’ailleurs
Lorsque M. Stolar et sa petite équipe arrivent à un point de vente, ils ouvrent simplement les portes de la remorque et les boîtes qu’elle contient. « Les produits qu’on vend sont essentiellement des fruits et légumes locaux, à l’exception de bananes ou d’oranges qu’on se procure auprès d’un grossiste. Parfois, des enfants qui accompagnent leurs parents sont surpris de voir un kiwi ou un légume qu’ils n’ont jamais vu avant », dit-il.
L’été, il n’est pas rare de voir des aînés sans permis de conduire arriver en quadriporteur ou même en tracteur à gazon pour s’approvisionner. Quand arrive l’hiver, le nombre de points de services passe de 14 à trois, essentiellement des locaux prêtés gratuitement pour les 90 minutes que durent leurs passages. Les consommateurs laissés pour compte doivent avoir fait des provisions au congélateur durant la belle saison, ou attendre l’opportunité d’aller en ville.
« Jusqu’à récemment, on pouvait encore compter sur une subvention de Centraide pour couvrir nos frais d’opération, mais nos sources de financement tarissent et d’une année à l’autre, on ne sait pas combien de temps on va pouvoir continuer », avoue M. Stolar.
De l’aide en vue?
Informée par Agricom de la situation précaire du Marché de bonne bouffe, la députée néodémocrate de Nickel Belt et porte-parole de l’opposition (Santé), France Gélinas, croît qu’il existe des programmes d’aide financière qui peuvent être activés.
« La Fondation Trillium accueille des demandes de fonds jusqu’au 6 novembre et je vais certainement les appuyer dans leurs démarches. Je vais aussi tenter de trouver d’autres avenues qui pourraient leur venir en aide », dit-elle.
Bien qu’il ne soit pas encore acquis, un financement de la Fondation Trillium pourrait garantir la survie du programme Marché de bonne bouffe pour trois ans et en prolonger la saison. « L’aide financière pourrait même permettre de reprendre la livraison mensuelle des boîtes de fruits et légumes », estime la gérante régionale Angèle Young.
France Gélinas reste pourtant sur sa faim, sachant que le Marché pourrait se retrouver sans le sou en l’absence d’une aide de dernier recours de la Fondation Trillium. « Comment peut-on concevoir qu’une province riche comme l’Ontario, qui puise une partie de sa richesse de son agriculture, peut laisser une région réduite à compter sur une équipe de bénévoles et un budget de 25 000$ pour fournir des denrées aussi fondamentales que des fruits et légumes frais à ses citoyens? »
La députée néodémocrate de Nickel Belt ajoute qu’elle pourrait s’inspirer de programmes existants dans d’autres provinces pour proposer des solutions au gouvernement de l’Ontario dans le dossier de la distribution alimentaire dans le Nord de la province.
IJL – Réseau.Presse – Agricom