Dans mon dernier blogue, je vous ai raconté notre plaisir de produire du sirop d’érable «zéro technologie» en famille. Je vous ai mentionné nos fameuses taillettes, en faisant exprès pour vous laisser sur votre faim. Alors voici.
Est-ce que je fais pousser des patates dans nos champs? Non. Mais dans mon jardin, oui.
Cultiver des pommes de terre à grande échelle exige une gestion très intensive. Je ne peux pas vous en dire beaucoup plus, parce que je n’y connais rien de plus que le minimum nécessaire pour en cultiver dans mon jardin.
À chaque récolte, je garde une dizaine de mes patates pour les ressemer l’année qui suit. Je suis une vraie mini productrice de patates! D’ailleurs, mes récoltes sont toujours plutôt bonnes.
Des patates, des patates… Chez nous, elles font toujours partie de nos repas. Et il y a plusieurs façons que nous aimons les apprêter.
Les petites patates de jardin sur le barbecue avec des petits oignons, des patates au four, des patates en wedges, des patates pilées, des patates fricassées…
Et que dire de toutes les expressions : lâche pas la patate, j’en ai gros su’a patate, être gros comme une patate… Bref, les patates font partie de nos vies, même quand elles ne sont pas dans notre assiette.
Patates à l’érable
Laissez-moi vous dire que les meilleures patates sont celles qu’on apprête à la cabane à sucre : les taillettes!
Ne cherchez pas dans votre Robert ou votre Larousse! Où ai-je donc trouvé ce mot-là? Dans mon dictionnaire de cabane à sucre!
Taillette : nom féminin qui désigne une mince tranche de pomme de terre rôtie et dégustée à la cabane à sucre, selon une tradition franco-ontarienne perpétuée dans les environs d’Embrun.
La préparation est très simple. On tranche les pommes de terre en minces lamelles. Ensuite, on les fait cuire directement sur le poêle à bois, ou dans une poêle de fonte.
Une fois cuites, un peu croustillantes, on les met dans une assiette, on les badigeonne de vrai beurre (pas de margarine!) et on y met un peu de sel.
L’assiette fait vite le tour de la gang de membres de la famille et d’amis à la cabane à sucre. Une fois vide, on recommence! Pour la deuxième ronde, on met toujours du sel et du beurre, mais là, on ajoute du sirop d’érable! Sucré-salé! Un délice simple et rebelle!
Je vous invite à l’essayer à la maison. Je vous avertis, par contre, qu’elles n’auront jamais le même bon goût que celui qu’on obtient sur le poêle à bois!
Et là que j’y pense, ça ferait une bonne saveur de chips! Chips sirop d’érable, beurre et sel! Malheureusement, mon jardin est trop petit pour me partir une business de chips… Pourtant, je me verrais bien à la tête d’une start-up de chips du terroir!
Mais là, ça me ferait un chapeau de plus à porter. Comme si j’en avais pas assez, des chapeaux! Je vous en reparle dans mon prochain blogue!
Sandra Clément est productrice de grandes cultures à Embrun, dans l’Est ontarien. Elle est aussi membre du conseil d’administration de l’UCFO et membre fondatrice du Réseau des femmes en agriculture de l’Est ontarien.