J’étais cette enfant typique qui faisait ce que font les enfants du village. Je me promenais à vélo, faisais le tour du pâté de maisons en long et en large. Je jouais au parc, allais chez des amis. J’allais m’asseoir dans une bibliothèque pendant des heures et je repartais avec plusieurs livres que je retournais la semaine suivante pour les échanger contre de nouveaux. La bibliothécaire connaissait mon nom.
Notre promenade autour du pâté de maisons incluait une visite à un marchand de glace pour obtenir soit une Slush que nous payions 1 dollar ou un cornet de crème glacée pour à peu près le même prix.
D’autres fois, nous nous arrêtions à l’épicerie du coin pour acheter un popsicle à 25 cents et quelques bonbons. Mon préféré était les boules noires à 5 cents l’unité ou les cigarettes Popeye avec le petit bout rouge. On fumait un paquet pour 25 cents. D’ailleurs, j’en fume toujours quand j’ai besoin d’un ‘’smoke break’’.
Il était facile de trouver 1 dollar à la maison, il me suffisait de regarder dans les poches des manteaux de la maison ou dans les bacs à cendres du camion de mon père. Il savait que je prenais sa petite monnaie, je suis sûr qu’il la laissait là intentionnellement pour moi quand je faisais le tour.
Nous n’avions pas besoin de beaucoup pour une soirée ou une journée avec mes amis. Et n’oublions pas qu’à l’époque, nous n’avions pas de téléphone pour que nos parents puissent nous retrouver! Ils savaient que nous étions encore en vie lorsque nous revenions avant l’aube et ils ne prenaient pas la peine de se demander où nous étions. Ils supposaient simplement que nous étions en vie.
Aujourd’hui, cela fait 23 ans que je vis à la campagne. Mes étés sont complètement différents! Et mes filles vivent des étés complètement différents de ceux de mon enfance. Nous faisons du vélo et de la marche et nous ne rencontrons personne sur notre chemin! Elles ne peuvent pas aller au magasin du coin parce que c’est trop loin. La vie à la campagne, vous le savez, c’est juste un autre mode de vie.
Je vois le soleil se lever et je peux voir le soleil se coucher. Et tout cela depuis la ferme. Au village, nous ne remarquions même pas le lever du soleil et il en allait de même pour le coucher du soleil. Nous n’avions pas l’occasion de voir ces couleurs étonnantes que le ciel nous offre chaque soir. La seule chose que je savais, c’est que lorsque je ne voyais plus le soleil, il était temps de penser à rentrer chez moi. Je ne vais plus à la bibliothèque; j’écoute des livres audios en marchant dans nos champs! Mais ne vous méprenez pas, j’adore l’enfance que j’ai passée dans ma petite ville d’Embrun. Je dis toujours à mon mari que c’est en grandissant au cœur de ma petite ville que je suis devenue celle que je suis aujourd’hui. Et je suis tellement reconnaissante que la vie me donne maintenant la chance de vieillir sur les routes de campagne de ma petite ville! Je chéris ces étés à la ferme avec ma famille. Aller manger une crème à glace est un plaisir et nous payons encore avec notre argent de poche!
Profitez de votre été, avec ses levers et ses couchers de soleil, profitez-en comme si vous étiez un enfant faisant des choses d’adultes !