le Mardi 17 septembre 2024
le Mercredi 17 avril 2024 15:08 Chronique

La tête dans les fleurs

Pour oublier les soucis de la ferme, Sandra Clément n'aime rien de mieux que de s'occuper de ses fleurs.
Pour oublier les soucis de la ferme, Sandra Clément n'aime rien de mieux que de s'occuper de ses fleurs.
Maïs, soya, blé… et fleurs! Oui, oui! Je cultive aussi des fleurs, que je peux admirer le long des grands champs de notre ferme à Embrun.
La tête dans les fleurs
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Une fois séchées, les fleurs font de jolies décorations!

Alors que nous en sommes aux derniers préparatifs pour la saison des semis, je vous avoue que j’ai aussi la tête dans les fleurs, avec un projet personnel qui me procure beaucoup de bonheur. 

J’adore les fleurs sauvages et les fleurs coupées. Depuis quelques années, nous ajoutons des fleurs des champs dans nos bandes riveraines. Nous cultivons aussi des tournesols. L’espace que nous sacrifions pour protéger les cours d’eau devient tellement beau! C’est comme ça qu’a commencé mon amour de la floriculture. 

Les fleurs qui retiendront le plus mon attention cette année seront les dahlias, les zinnias et les glaïeuls.  Ce sont ces fleurs que j’ai semées la saison dernière et dont j’ai récolté les bulbes à la suite de la saison de floraison. Il y aura aussi les tournesols en plusieurs variétés, dont mes deux préférées, les Teddy Bear et Giant Mammoth

Quand elles se mettent à fleurir, je me fais un plaisir de me faire des bouquets que je place partout: dans la maison, dehors sur le bord des fenêtres, sur les tables… Bref, chez nous, y’a toujours des fleurs fraîchement coupées du mois d’août jusqu’à la fin septembre, parfois même en octobre. 

La floriculture pour décompresser

La floriculture, c’est la culture des fleurs par le jardinage ou la culture industrielle des fleurs coupées, des plantes fleuries en pots ou dans les jardins. On y récolte aussi des graines et  propagules (bulbes, tubercules, rhizomes, etc.)  

L’an passé, j’ai débuté la floriculture artisanale pour mon plaisir, pour me déconnecter des soucis quotidiens et décompresser.  Ce n’était surtout pas pour me trouver de nouvelles responsabilités parce que je m’ennuie pendant la belle saison! 

J’ai beau être agricultrice, je suis loin d’avoir le pouce vert avec les plantes d’intérieur. 

Je me suis donnée comme défi de voir si je suis capable de faire pousser des fleurs à l’extérieur, du bulbe jusqu’à la coupe de fleurs, pour ensuite, si mes plants survivent, récolter les bulbes à l’automne pour les replanter. Eh bien, j’ai réussi! 

J’ai récolté le double des bulbes que j’avais plantés! J’ai tout bien entreposé pour l’hiver et mes bulbes sont restés en dormance sans pourrir. 

Mes graines de fleurs récoltées méticuleusement à la main ont aussi bien passé l’hiver au sec, dans l’obscurité. Pour certaines fleurs, leur graine est pratiquement comme une poussière, alors cela m’oblige à me concentrer pour ne pas perdre de rendement! 

J’aime bien ramasser des pétales pour les faire sécher. Les fleurs des champs qui sont dans nos bandes riveraines, je les récolte en pleine floraison pour ensuite les déshydrater et m’en faire une collection avec laquelle je fais de belles cartes de fête et plusieurs petites créations bien à moi. 

Ma floriculture se fait entièrement à la main. Tout un contraste avec nos travaux aux champs, qui se font avec de gros équipements d’agriculture de précision!

Les bienfaits pour la santé mentale de travailler avec des fleurs stimulent ma créativité, améliorent mon humeur et me procurent un sentiment d’accomplissement. Voir mes fleurs s’épanouir, quel bonheur! 

Maintenant que mes filles ont moins besoin de moi, je me cherchais une occupation qui me ferait perdre la notion du temps. Je n’ai pas vraiment plus de temps libre qu’avant, mais suis le conseil qu’une sage dame m’a déjà dit:  « tu as le temps, il suffit de le prendre et en faire une priorité pour toi! »

Sandra Clément est productrice de grandes cultures à Embrun, dans l’Est ontarien.