En agriculture, la météo joue un rôle déterminant dans le calendrier et le succès des récoltes. Il y a un dicton qui dit de ne pas planifier selon la météo, et je le répète souvent à mon équipe quand la météo nous embête et qu’on doit planifier les activités aux champs le temps des récoltes.
Combien de fois sommes-nous restés à attendre que la pluie annoncée passe, alors qu’elle n’est jamais arrivée? Le temps est précieux, alors par moment, on ne planifie pas selon la météo à venir. On aime mieux aller de l’avant, quitte à s’arrêter lorsque la pluie viendra. Et comme les gens de la Floride qui ne s’attendaient pas à un deuxième ouragan, ici, c’est la neige qui peut nous surprendre à tout moment.
Pleuvra-t’y, pleuvra-t’y pas?
Le vendredi du long week-end de l’Action de grâce, on prévoit de la pluie pour une partie de la journée. Alors on se dit qu’on va débuter les récoltes de maïs après la pluie et profiter ensuite du long week-end pour faire notre ménage à l’extérieur avant la saison d’hiver. C’était ça le plan!
Plus tard en fin de journée le vendredi, c’est plus fort que moi, je vérifie à nouveau la météo, sachant très bien que le maïs avait atteint le niveau d’humidité adéquat pour débuter la récolte.
Samedi matin, toute l’équipe est prête pour le départ aux champs!
Pour une raison quelconque, la récolte de maïs est celle qu’on préfère, et je sais très bien dans le fond de moi que ceci n’est pas un test: une fois que ce sera parti, personne ne voudra s’arrêter, moi incluse. La météo semble vouloir repousser les prévisions de pluie. Aucune raison de s’arrêter. C’est le départ!
La norme pour débuter les récoltes de maïs dans notre secteur est généralement au cours des deux dernières semaines d’octobre. Cette année est un record pour débuter les récoltes de maïs avec un taux d’humidité encore plus adéquat que l’an passé.
Finalement
La journée finie, on décide de partir le séchoir à grains parce que selon la météo, la pluie est repoussée à lundi. Alors pourquoi ne pas prendre de l’avance! Chose dite, chose faite. Finalement, le long week-end d’octobre est passé et les récoltes se sont poursuivies, un champ après l’autre.
Si on s’était fiés aux prévisions météo, on aurait passé la fin de semaine à faire des travaux ménagers autour de la maison, rencontrer des amis et la famille pour des repas et se reposer un peu avant de devenir des ermites de la récolte. Comme pour les résidents de la Floride, c’est Dame Nature qui a décidé ce qui était pour être les plans de la fin de semaine.
Je ne suis pas ici pour me plaindre, au contraire! Quelle belle saison. Même les travailleurs à forfait ne fournissent pas à appliquer des nutriments au champ. Il faut en profiter et prendre de l’avance. Les tempêtes et les intempéries peuvent causer des dommages aux cultures avant la récolte. Après les pluies abondantes, le sol peut être trop boueux, elles augmentent le risque de compaction et rendent les récoltes difficiles. Quand la météo est au rendez-vous, aussi bien en tirer profit.
Une année exceptionnelle
Les récoltes se poursuivent et les sites d’entreposages se remplissent. Au diable le ménage d’automne et les préparations d’hiver, on fera ça quand il pleuvra!
En étant dans le monde agricole depuis plus de 25 ans (et mon mari toute sa vie), vivre une récolte de maïs aussi hâtive est du jamais vu pour nous. J’ai posé la question à certaines personnes plus âgées si elles se souviennent d’une saison comme celle-ci; la plupart me répondent: pas que je me souvienne!
Et vous, vous souvenez-vous d’une année où les récoltes se sont faites aussi tôt à l’automne? Faites-moi part de vos souvenirs en m’écrivant à [email protected]!