le Mardi 11 février 2025
le Mercredi 22 janvier 2025 13:26 Chronique

Regarder dans le vide

Il y a tant à voir quand il n'y a rien à voir...
Il y a tant à voir quand il n'y a rien à voir...
Depuis le début de l’année, j’alimente mon esprit en regardant dans le vide. C’est beaucoup plus nourrissant que de « scroller » sur les médias sociaux.
Regarder dans le vide
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Regarder dans le vide permet de mettre de l’ordre dans ses pensées.

Pendant les Fêtes, je suis tombée sur un one-man-show de Louis-José Houde, un de mes humoristes préférés. Il explique comment il ose contempler le vide à une époque où tout va vite. Ses observations et ses anecdotes sur des petits détails de la vie m’ont fait rire aux éclats.

À la suite de cette émission, je me suis donnée comme nouvelle pratique mentale pour 2025 de regarder plus dans le vide. Déjà la fin du mois de janvier et vous avez le goût de me demander: et puis Sandra, as-tu réussi à regarder dans le vide un peu plus depuis le 1er janvier?

Oui! Et c’est très bénéfique. Ça m’apporte beaucoup plus de sérénité que de faire défiler mes fils d’actualité sur Instagram et Facebook. Regarder dans le vide, ça m’apporte à réfléchir sur ce qui est essentiel et sur ce qui est au-delà de nos perceptions habituelles. 

Je le fais en voyage, assise à attendre chez le dentiste, dans la file d’attente pour payer à la caisse, en ligne dans les aéroports ou assise du côté passager en voiture. Je le fais aussi tout simplement en regardant par la fenêtre en prenant mon café le matin. 

Observer les champs

L’hiver, nos champs ont l’air d’un grand désert vide. À bien observer, il y a beaucoup plus à voir. Les champs nous parlent. Les résidus de cultures sont visibles et servent de couverture pour le sol. On peut aussi repérer l’érosion des sols, les changements de texture ou des signes de compaction. Il y a aussi la biodiversité des oiseaux, les rongeurs et le silence. 

Regarder dans le vide dans nos champs peut nous conduire à des décisions de gestion plus réfléchies pour la saison prochaine. 

Avant les réseaux sociaux

Je n’ai pas TikTok. Je suis sur Instagram et Facebook. Il fut un temps où ces plates-formes n’existaient pas. À une époque pas si lointaine, nous n’avions aucun appareil électronique à mettre entre nos mains. Que faisions-nous de notre temps, à la place de fouiner sur les réseaux sociaux?

Allions-nous marcher?

Est-ce que nous cuisinions?

Est-ce que nous jouions à des jeux de société et aux cartes?

Avons-nous joué avec nos enfants?

Avions-nous eu plus de conversations?

Lisions-nous des livres?

Faisions-nous plus de bénévolat?

Prenions-nous plus le temps de regarder le lever ou le coucher du soleil? 

Observions-nous plus les gens, leur humeur, leur expression faciale?

Regardiez-vous dans le vide?

D’une part, j’aurais bien aimé que cette technologie numérique existe plus tôt, pour faciliter le travail et les communications à la ferme. D’autre part, j’avoue que je regarde beaucoup moins dans le vide qu’il y a 15 ans. Mais depuis le 1er janvier, je me suis beaucoup améliorée à juste regarder dans le vide. 

Essayez de vous rappeler ce que vous faisiez avant les téléphones intelligents et les réseaux sociaux. Faites une liste. Ce que vous faisiez un peu plus à cette époque, vous pourriez le faire un peu plus aujourd’hui, plutôt que vous promener sur les réseaux sociaux. Essayez de regarder dans le vide.  

Si vous prenez des vacances, prenez le temps de vous asseoir et de vous reposer, le téléphone de côté, le regard dans le vide. Si vous avez le goût de partager avec moi ce que vous avez pu observer, écrivez-moi!

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