«La peur des gens a gonflé le problème. Il fallait prendre une position de marché pour être sûr qu’on en avait » explique Martin Charlebois qui travaille depuis des années dans la vente d’intrants agricoles.
Ainsi, le marché s’est emballé, les prix sont montés encore plus qu’ils ne l’auraient fait. Selon Tranding Economics, au début de l’année 2022, le prix d’un boisseau de blé était de 758 $USD. Un peu moins de 2 semaines après l’invasion russe, le marché du blé a atteint un sommet le 7 mars à 1225 $USD/ boisseau. Soit une augmentation de 61%. Les prix ont diminué jusqu’au 1er avril, avec 984 $USD/ le boisseau. Puis, cela à augmenté encore plus jusqu’à un nouveau sommet le 17 mai avec 1277 $USD/ boisseau.
Le blé canadien vs le blé ukrainien
Le Canada a un surplus de blé, tellement qu’il exporte. «Au Canada on est en surplus, on en exporte beaucoup, », affirme monsieur Charlebois. Alors la guerre en Ukraine ne devrait pas être un facteur important dans les cours du blé canadiens. « On est en mode exportation quand le dollar canadien est faible», poursuit-il. Or, afin de profiter du marché, les producteurs canadiens préfèrent exporter leur blé lorsque le dollar est faible pour faire plus de profits et importer lorsque son dollar est fort. Pendant cette hausse du prix du blé, le dollar canadien était justement fort. Il valait alors entre 0,798 et 0,78 sur le marché.
Aujourd’hui, beaucoup de producteurs se retrouvent avec plus de surplus qu’ils ne l’avaient anticipé. Cela contribue à faire diminuer la valeur du boisseau que certains espéraient revendre à bon prix. En plus, la récolte de cette année a été très bonne, ce qui contribue à augmenter les surplus et donc contribue à la dévaluation du boisseau. Un problème quand tout coûte plus cher à produire.
« Leur coût de production est plus élevé, le prix des semences a augmenté et le prix des engrais aussi», a déclaré monsieur Charlebois.
En effet, l’inflation se fait sentir dans le milieu en plus d’une pénurie de produits essentiels aux agriculteurs. Si, la guerre en Ukraine vient mettre un peu de sable dans l’engrenage, mais ce qui bloque est le manque de main-d’œuvre. Partout dans tous les milieux, on manque même de camionneur.