Dans le cas des poules, par exemple, une nourriture pauvre peut favoriser des comportements agressifs qu’on tente évidemment d’éviter. Le Comité technique sur l’agriculture biologique (CT) de l’Office des normes générales du Canada (ONGC) a présenté les recommandations visant à mettre à jour les Normes biologiques canadiennes (NBC).
Une diète diversifiée pour les porcs et les volailles
Ainsi, l’industrie du bio exige que les exploitants fournissent aux volailles et aux porcs des matières végétales autres que le grain. Mais voilà: quels types de matières végétales seraient satisfaisantes, et présentent-elles des avantages diététiques?
Le groupe de travail a appris que les matières végétales favorisent un biome intestinal (micro-organismes intestinaux) sain chez les porcs et les volailles. Les fibres procurent aussi un sentiment de satiété. En fait, les porcs et les poulets se sentent « rassasiés » et non affamés, ce qui réduit la fréquence des comportements agressifs tels que le picage de plumes.
Il est donc proposé d’exiger que les volailles et les porcs aient accès quotidiennement à des matières végétales biologiques autres que du grain (c’est-à-dire les céréales, les légumineuses et les graines oléagineuses que l’on trouve normalement dans la partie concentrée d’une ration). Les sources acceptables comprennent notamment les pâturages, le foin, la paille, la luzerne cubée, les épis de maïs, les légumes ou les fruits.
Réaliste?
Nul ne peut être contre la vertu, mais est-il réaliste d’exiger des éleveurs bio de revoir en profondeur l’alimentation de leurs animaux?
«Il y a des choses qu’on fait déjà depuis quelques années, comme nourrir les poules en incluant des fibres, du foin, de la luzerne » explique Mireille Leroux, de la Ferme avicole M.S. Leroux à Fournier, dans l’Est ontarien. « J’ai deux poulaillers bio de 13 000 têtes et un troisième qui n’est pas bio. À notre échelle, intégrer des fruits et des légumes dans l’alimentation de nos poules n’est pas réaliste au niveau des coûts et de la gestion. »
C’est une initiative qu’elle verrait s’appliquer sur une ferme où l’on cultive déjà des fruits et légumes et qui peut passer ses invendus aux animaux. « Mais nos poules bio ont 80% plus d’espace de vie qu’une poule en élevage traditionnel, elles peuvent sortir à l’extérieur et leur alimentation bio coûte beaucoup plus cher que l’alimentation industrielle conventionnelle, donc en ce sens, l’éleveur bio s’engage déjà à optimiser la qualité de vie de ses animaux », dit-elle.
Un p’tit 5 à 7 pour les veaux
La Fédération biologique du Canada rappelle que les vaches sont des animaux de troupeau et que les veaux bénéficient d’une interaction sociale. Les recherches montrent que, par rapport aux veaux logés individuellement dans des huches, les veaux logés par paires ou en groupes s’adonnent davantage au jeu et à d’autres comportements sains.
Cette augmentation de l’activité améliore la croissance des os et des muscles et est associée à une diminution des comportements malsains (par exemple, léchage anormal d’objets). Le groupe de travail sur les animaux d’élevage a décidé d’ajouter une exigence selon laquelle les veaux laitiers doivent être logés par paires ou par groupes chaque fois que cela est possible.
Les exploitations laitières où les veaux sont élevés individuellement doivent être dotées de méthodes de logement par paires ou par groupes d’ici décembre 2027 ou plus tôt, si aucune modification de l’infrastructure n’est nécessaire.
IJL – Réseau.Presse – Agricom