le Dimanche 26 janvier 2025
le Mercredi 18 Décembre 2024 9:07 Environnement

Raisin et Nation Sud: consultations sur la protection de l’eau

Des changements affectent certains types d'usages aux abords des sources d'eau potable comme la Nation Sud.
Des changements affectent certains types d'usages aux abords des sources d'eau potable comme la Nation Sud.
Les agriculteurs et éleveurs du Sud-Ouest de l’Ontario sont invités à participer à une vaste consultation sur les mises à jour proposées du Plan de protection des sources d'eau potable local, en marge de modifications techniques apportées à la réglementation ontarienne.
Raisin et Nation Sud: consultations sur la protection de l’eau
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Vos habitudes d’entreposage présentent-elles un risque pour une source d’eau à proximité?

Les dernières mises à jour ont été dirigées par le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs et se concentrent sur les menaces pour l’eau potable liées au stockage de sel, de neige, de carburants, de matières issues de l’agriculture, de déchets et d’eaux usées.

Un peu d’histoire

En 2006, le gouvernement ontarien adopte sa Loi sur l’eau saine, qui précède le Plan de protection des sources d’eau potable local qui a été établi en 2014. « À l’époque, les propriétaires fonciers ont été visités et des ententes ont été négociées afin que chacun prenne des mesures face aux risques de contamination des  sources municipales », rappelle le chargé de projet pour la Protection des rivières Raisin et Nation Sud, Jason Symington.

Après 10 ans, le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs a cru bon de réviser la réglementation et d’apporter des changements dont il a fait part aux municipalités. « Il peut s’agir d’harmoniser le vocabulaire utilisé ou d’établir d’autres critères de ce qui peut présenter une menace pour la salubrité de l’eau », précise-t-il.

C’est maintenant au tour des agriculteurs et des citoyens en général de prendre connaissance de la mise à jour et d’y réagir. La version préliminaire du plan de protection des sources, ainsi qu’un résumé des changements de politique proposés, peuvent être consultés à l’adresse suivante www.notreeaupotable.ca/consultations

Jacqueline Kelly-Pemberton croit que les agriculteurs ont tout intérêt à participer à la consultation en cours.

Quel impact?

Jason Symington souligne que les modifications à la réglementation n’apportent pas de changements radicaux ou importants pour les cultivateurs. « Si une demande de permis devait concerner un secteur sensible près d’un puits municipal, il y aurait un drapeau rouge de levé. Mais le fait est que nous avons des ententes avec chaque agriculteur concerné depuis 2014 et l’idée n’est pas d’entraver leur travail, mais plutôt de développer avec eux des mesures pour protéger les sources d’eau. »

Jacqueline Kelly-Pemberton dirige, avec son mari, une ferme d’élevage et de culture à Dundas, près de Hamilton. Nommée par la province pour représenter les agriculteurs au comité sur le Plan de protection des sources d’eau potable dès ses débuts, elle est à même de témoigner de l’importance que la voix des agriculteurs soit entendue.

« Depuis l’incident de Walkerton*, j’ai vu le poids qui peut être mis sur les épaules des agriculteurs quand des politiques sont mises en place par des décideurs qui ne connaissent pas notre réalité. Les changements dont on parle aujourd’hui affectent par exemple, les quantités de matières entreposées qui peuvent déclencher une évaluation de risque. »

Indifférence

On pourrait croire que dès qu’on adopte des changements de réglementation, on risque de voir poindre une certaine frustration chez les agriculteurs touchés. Or, Mme Kelly-Pemberton constate qu’au contraire, la réaction est minimale. Un peu trop à son goût, d’ailleurs.

« Les gens qui se présentent aux consultations sont réceptifs. Le problème, c’est plutôt l’indifférence. Peu de gens se déplacent ou posent des questions. C’est pourtant dans leur meilleur intérêt d’être informés. Les changements ne sont pas un poids administratif de plus sur leurs épaules, ce sont des mesures nécessaires », croit-elle. La période de consultation publique sera ouverte jusqu’au 31 janvier 2025.

*En mai 2000, une grave contamination bactérienne de l’eau municipale de Walkerton a provoqué la pire crise de santé publique impliquant l’eau municipale au Canada.

IJL – Réseau.Presse – Agricom