Michel Villeneuve fait du vin dans la grange qui appartenait autrefois à son arrière-grand-père
Par Julyen Renaud et Roxanne Lormand
Depuis 2017, Michel Villeneuve produit des vins de fruits. Aux Vergers Villeneuve and Blueberry Farm, à Saint-Pascal-Baylon dans l’Est ontarien, on confectionne présentement 14 vins différents. Tout y passe : des pommes, des poires, des bleuets, des cerises, des camerises, des framboises et plus encore ! Bientôt, M. Villeneuve expérimentera même avec des kiwis. Tous les fruits utilisés sont locaux. S’ils ne poussent pas sur les 20 acres que les Villeneuve cultivent, ceux-ci proviennent de producteurs de la région. Installé dans l’ancienne grange sur la terre qui appartenait autrefois à son arrière-grand-père, le producteur de vin a su donner un second souffle à ce bâtiment dans lequel il n’y a plus d’animaux depuis belle lurette.
« C’est la ferme de mon arrière-grand-père », explique Michel Villeneuve. « Ici, c’était une ferme laitière. J’ai pris une des granges, c’était l’étable pour les animaux, et je l’ai convertie en endroit pour y faire du vin. J’y embouteille, c’est mon entrepôt aussi. Puis, j’ai agrandi en gardant le même style. C’est là que je presse et puis j’ai mon congélateur. »
M. Villeneuve a acheté son équipement de son mentor Carmen Bender, ancien propriétaire de la Strathmore Orchard and Winery à Monkland. C’est de M. Bender qu’il a appris comment faire du vin de fruits. « J’ai passé un an avec lui pour tout apprendre sur comment faire le vin, puis il m’a tout vendu son équipement que j’ai déménagé chez moi. » En plus de son équipement, M. Villeneuve a aussi hérité d’un bâtiment entier : « Il m’a donné sa grange. Il avait une vieille grange qui était deux fois la grosseur de la mienne. […] C’est la grange que son grand-père avait construite. On l’a démanchéplanche par planche pour l’emmener chez moi, puis je me suis servi du bois pour rebâtir la grange. On a agrandi, mais ça ne parait pas du tout. » Le look est en effet superbe, car la grange originale des Villeneuve a environ 170 ans et celle provenant de M. Bender avait sensiblement le même âge.
Faire du vin avec autre chose que des raisins
Michel Villeneuve a commencé par produire du vin de pommes. En quoi est-ce différent d’un cidre ? « Ce n’est pas la même levure », répond tout simplement le producteur. « Moi j’ai des levures pour faire du vin de fruits. D’après ma licence, je dois avoir plus de 7 % d’alcool. Je suis aux alentours de 10 % tout le temps, c’est ce que je vise. Je suis capable de contrôler la quantité d’alcool dans la fermentation. »
M. Villeneuve dispose d’une grosse presse qui sert à extraire le jus des pommes et des poires. M. Villeneuve doit au préalable les broyer avant de pouvoir les presser. « Cette presse a été faite à la main. C’est une presse de 12 tonnes. On est capable de presser 7 boisseaux de pommes ou de poires à la fois, donc 280 lb. » Pour les autres fruits, on ne fait que les broyer, nul besoin de les presser.
À ce qui est récolté, on ajoute du sucre blanc et des levures afin d’enclencher la fermentation. « La levure va manger tout le sucre blanc avant d’attaquer le fructose », explique M. Villeneuve. Le fructose, sucre complexe provenant du fruit, demeure pour conférer au vin son goût fruité.
Le processus de fermentation est plus ou moins long dépendamment du type de fruit utilisé pour faire le vin. Si le vin de fraises ne fermente que durant 6 jours, d’autres vins de fruits, comme le vin de bleuets, passent plusieurs mois dans le baril de fermentation avant d’éventuellement terminer leur course dans la bouteille.
Dans un futur plus ou moins proche, le producteur de vins souhaite aussi organiser des repas gastronomiques mettant en vedette des produits locaux et qui seraient servis en accord avec ses produits. Bref, il se peut que vous ayez maintenant soif. Si c’est le cas, soyez sans crainte ! Vous pouvez croiser M. Villeneuve dans plusieurs marchés publics de l’Est ontarien. Santé !
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