Après quelque temps, les jeunes dames décidèrent de retourner aux études. Elles demandèrent à Pierre s’il connaissait des gens intéressés à acheter le journal. Pierre en fit part au conseil de l’UCFO et c’est à ce moment qu’une poignée d’irréductibles Gaulois décidèrent de faire le saut. Des Paul Séguin, Lucien Lepage, Robert Chartrand et autres achetèrent le journal.
Ils mirent Pierre Glaude en charge de la rédaction. Pierre demanda entre autres de l’aide pour des articles des professeurs du collège d’Alfred. Pierre eut l’idée d’inventer un personnage fictif, Père Itoine, et lui fit écrire des textes. Le Père Itoine était retraité et un sorteux. Avec son Chev 33, il se rendait dans toutes les foires et on le voyait partout avec son chien Puce. Il commentait l’activité agricole et était au courant de tout.
Le Père itoine conseilla Pierre et à l’Union d’organiser un sommet de l’agriculture à Prescott Russell. Le Père était un vaillant et conseilla entre autres à l’UCFO de voir à la mise en place de groupements de gestion dans l’Est et le Nord, ce qui fut fait. Par la suite, on conseilla au Collège d’organiser des cours d’éducation permanente, des cours sur l’alimentation des vaches laitières entre autres.
Évidemment le journal Agricom était toujours là pour les seconder. Pierre voyait au journal tout en étant secrétaire de l’Union. Bernard Roy me disait que Pierre était au journal tous les dimanches à faire de la rédaction et correction. Appuyé par des groupes de bénévoles, il faisait la mise en page et allait porter le journal dans les paroisses pour être distribué.
Si on célèbre aujourd’hui les 40 ans d’Agricom c’est grâce à Pierre, il a eu des temps durs, mais il allait chercher des petites subventions pour garder le journal à flot. Dans les dernières années, Cornaline est décédée, mon vieux Puce aussi, j’ai acheté un nouveau chien, qui est présentement couché à mes pieds. Nous sommes seuls dans la grande maison, c’est un peu plate en cette soirée de célébration du 40 ans d’AgriCom. En terminant je vous souhaite une belle soirée et à la REWAYURE, comme diraient les gens du bas du fleuve.
NDLR: Il y a 40 ans, c’est sur les bords du majestueux lac Coob quelque part entre St-Passedroit et le village de Bourgade, au c’ur même de l’Ontario que nous avons fait la connaissance du Père Itoine. Cultivateur à sa retraite, il a mené avec sa compagne de toujours Cornaline Duremaire une vie à la fois paisible et excitante. Comme il se plaît à le dire, ils étaient tous deux des sorteux. Mais le temps a fait son œuvre et il s’agit probablement de la dernière chronique du Père Itoine.