La récolte de maïs a été bonne cette année. Sur le terrain, des agriculteurs comme Alain Lavigne de Sainte-Anne-de-Prescott dans l’Est ontarien en témoignent : « cette année, le maïs est un peu en haut de la moyenne ».
« C’est une excellente année pour le maïs », confirme Jonathan Messerli, agronome pour la coopérative Uniag. L’Ontario est reconnu principalement pour sa production de maïs. Selon le ministère de l’Agriculture (MAAARO), 60 % du maïs canadien est produit en Ontario, sur 2,2 millions d’acres.
Les champs de maïs ont bénéficié de pluies tombées au bon moment. Jonathan Messerli explique que la période de floraison du maïs est plus tardive, vers la 2e semaine de juillet.
« Ça a permis au maïs de se remplir. Avec un automne sans fin, c’est ce qui fait que les grains de maïs se sont allongés », explique-t-il. Ainsi, le poids de 1 000 grains de maïs est plus élevé de 5 à 25 % selon l’agronome.
Cela représente un avantage pour les producteurs. Au moment d’écrire ces lignes, la tonne de maïs vaut 266,04 dollars US. Une augmentation de 6,9 – 7 % comparativement à l’an dernier. Cette augmentation est au coude-à-coude avec l’inflation canadienne de 6,9 %.
Pour ce qui est du taux d’humidité, Alain Lavigne déclare que son maïs tourne autour de 22-28 %. Un taux dans les normes pour la cueillette du maïs. Les producteurs ne peuvent pas attendre que le maïs sèche dans les champs et atteigne un taux idéal de 15 %.
« Quand il fait beau, tu récoltes, tu n’attends pas » – M. Lavigne.
Une autre bonne nouvelle rapportée par Christoph Wand, spécialiste de la durabilité de l’élevage du bétail pour le ministère ontarien de l’Agriculture, est que les résultats du déoxynivalénol (DON) sont très rassurants cette année. Cette mycotoxine est élaborée par des champignons et est dangereuse pour l’homme et les animaux. Selon Field Crops News, une étude conduite de la fin du mois de septembre au début du mois d’octobre démontre que la grande majorité des épis testés (88 %) présentait moins de 0,5 particule par millions (ppm) de DON. 10 % de l’échantillon présentait moins de 2 ppm. Ce sont les meilleurs résultats en 10 ans.
La deuxième récolte en importance dans la province est le soya. En Ontario, c’est 2 millions d’acres qui sont cultivés chaque année. Malheureusement, la récolte de soya n’a pas été aussi brillante. « Pour le soya, ç’a été très variable. Au final, si on fait la moyenne, c’est ordinaire », commente Jonathan Messerli. Ce qui explique cette grande différence entre les résultats est que la pluie est tombée juste au bon moment… pour le maïs. « Le soya a été pénalisé au mois de juin avec les gros coups d’eau. La floraison se fait le 24 juin, ça a diminué la floraison », précise l’agronome.
Au moins, le soya a pris de la valeur, ce qui vient compenser la récolte décevante. Le prix à la tonne a augmenté de 13,6 % et se vend ces jours-ci autour de 626,10 $ US/tonne.
Jonathan Messerli et Alain Lavigne n’arrivent pas mettre le doigt sur ce qui a amené cette déception.
Regarder vers l’avenir
Maintenant que les cultures sont ramassées et que les céréales d’automne sont semées, les cultivateurs ne peuvent qu’attendre l’hiver. Alain Lavigne nous décrit l’hiver parfait : « l’idéal c’est un pied de neige autour du 15 décembre, jusqu’au 15 mars, pas de grosse gelée qui tue la luzerne ».
Selon Steven Flisfeder, météorologiste à Environnement Canada, les 3 prochains mois seront très normaux. Dans le nord de la province, le mois de novembre devrait voir 49 cm de neige tomber. Dans l’est de la province, la pluie supplantera la neige, avec 64 mm de pluie annoncée pour seulement 20 cm de neige. Dans la région de Niagara, encore plus de pluie prévue avec 72 mm et un maigre 9,6 cm de neige.
Au mois de décembre, le Nord et l’Est verront plus de neige tombée que de pluie. Seule la région de Niagara reste très mouillée avec 44 mm de pluie pour seulement 30 cm de neige. Il faudra attendre le mois de janvier pour que les précipitations annoncées de neige dépassent celles de pluie.