Nous avons terminé notre gros projet de nivellement et tout ce qui s’ensuit, comme de semer une belle couverture de sol. Ces engrais sont déjà tout verts.
Relisez ma chronique sur les cultures de couverture.
Des semaines occupées
Par la suite, nous avons récolté notre soya, deux grosses semaines plus tôt que d’habitude. Avec cette météo d’été qui s’est poursuivie tout le mois de septembre, nous avons pu compléter la récolte de soya en un temps record. Du jamais vu sur notre ferme et sûrement chez d’autres agriculteurs de l’Est ontarien aussi.
En attendant la récolte de maïs, une fenêtre s’est ouverte pour accomplir plusieurs autres travaux qui parfois doivent être remis à l’année suivante à cause de la météo qui ne coopère pas toujours avec nous. Par exemple, nous avons fait des analyses de sol pour pouvoir apporter des nutriments à nos champs si nécessaire la saison prochaine. Nous avons aussi fait un peu de drainage et de l’entretien sur nos bandes riveraines.
Le temps passe rapidement, surtout lorsque nous sommes occupés. Dans mes quelques moments de lecture et de réflexion, je pense à vous, chers lecteurs. Voici ce que j’ai le goût de vous partager sur ces moments d’anticipation qui précèdent le démarrage des récoltes.
Les récoltes
La récolte sera toujours si spéciale pour moi. Même si c’est une période difficile, il y a tellement de beauté dans cette saison.
La veille du début des récoltes, il y a de l’énergie dans la maison. Mon mari s’agite, je suis moi-même un peu nerveuse. Dans la cuisine, les filles se font des blagues et rient en préparant leur dîner pour le lendemain.
Les équipements sont déjà bien attachés aux tracteurs, attendant confortablement dans le hangar, prêts à prendre le chemin des champs. Au matin, la moissonneuse-batteuse se mettra en marche, le grain récolté passera au chariot à grain, puis au camion, jusqu’aux silos à la ferme.
Mon mari se couche et s’endort, malgré une certaine impatience. Il se demande combien chaque champ nous donnera comme rendement. De mon côté, je planifie les repas des jours à venir pour garder tout mon monde content.
Chaque récolte détermine les performances de l’année. On se sent comme des élèves qui attendent leur bulletin scolaire de fin d’année.
Les filles aussi anticipent le début de la récolte, anxieuses comme leur papa de voir les résultats de leurs efforts en espérant que les bris mécaniques seront évités pour ne pas nous retarder avant que la météo ne se gâte.
Leurs boîtes à lunch remplies de gâteries, il ne leur reste plus qu’à dormir et attendre la sonnerie du réveil-matin. Elles partiront alors au champ pour la journée, sans savoir à quelle heure elles seront de retour à la maison.
Ces longues journées de récolte, c’est notre mode de vie, notre passion, notre gagne-pain, notre véritable vocation. Nous savons très bien qu’il y a plus grand que nous, quelqu’un qui a le contrôle de la situation, que nos soucis ne sont que des tracas et qu’au bout du compte, on ne sait pas ce que le futur nous réserve.
La saison des récoltes apporte son lot de stress et de pression. Pour moi, c’est le temps d’être forte pour mon mari, nos filles et moi-même. Conduire de la machinerie, ce n’est pas que du plaisir. Il y a de bons moments et des moments épuisants.
Chaque année, nous terminons la récolte encore plus soudés, fiers de ce que nous avons accompli en famille, déterminés à vivre de l’agriculture pour encore longtemps. Nous espérons seulement que les futures générations pourront y goûter aussi.