« Le plus gros problème, c’est les dommages chez nos animaux ». Plus spécifiquement dans le secteur laitier, la sensation de picotement peut causer une nervosité et un malaise physique chez les vaches; telle une inflammation au niveau des mamelles dû au à ce qu’on appelle la « tension parasite ». Leur production de lait est donc affectée. « Malgré la perte de revenu, un des plus gros impacts est la santé mentale des producteurs, beaucoup ne réalisent pas tous les soins qu’on donne à nos animaux […] c’est comme nos enfants ! » mentionne-t-il.
« C’est un problème qui existe depuis beaucoup d’années […] dans les années 70, nous avions ce problème ici sur la ferme. Toutefois, on refusait de reconnaître le problème. En 2023, malheureusement, le problème existe encore au Canada ! Au moins, nous avons été en mesure de faire reconnaître aux agences le problème », mentionne Jean-Pierre Maurice.
Selon la Fédération de l’agriculture de l’Ontario, les niveaux de courant inférieur à un volt se font beaucoup ressentir chez les animaux contrairement aux humains. C’est donc un phénomène qui est souvent incompris, car le niveau de courant est conforme selon les normes existantes du code électrique provincial.
Grâce au ministre Todd Smith, membre de l’Assemblée législative de l’Ontario, il a été possible d’établir un comité nommé le groupe de travail sur la tension parasite situé à Guelph. C’est avec une bonne communication qu’il sera possible de régler la situation. Pour ce faire, trois objectifs ont été mis de l’avant. « La première est d’avoir une meilleure communication et un meilleur partage d’informations entre les vétérinaires et les fermiers. Le deuxième est de minimiser la fréquence de la tension à moins d’un demi volt. Finalement, le troisième est d’établir des protocoles de tests », explique Pierre-Paul Maurice.
D’autres technologies existent. Joel Fox, producteur laitier et vendeur de fournitures pour les clôtures électrifiées chez Fosdale Farm Ltd à Wooler, décrit la technologie des clôtures virtuelles. « Cette technologie n’est pas encore disponible au Canada ». Il y a plusieurs compagnies qui existent qui n’ont pas de clôtures électrifiées ».
« […] Une des entreprises que je connais est disponible en Nouvelle-Zélande où c’est de plus en plus populaire [… ] Essentiellement la façon dont ça fonctionne, c’est à l’aide d’un GPS qui va diriger les vaches. Lorsqu’elles s’approchent près du périmètre que vous aurez préalablement déterminé, ça fera un «bip». Plus elles s’approchent ,plus le son deviendra fort. Une fois dépassé le périmètre, il y aura une très légère décharge électrique envoyée à l’animal. C’est assez sophistiqué comme technologie. Malheureusement, nous ne sommes pas encore assez avancés pour avoir cela au Canada », précise-t-il.
Même si le problème n’est toujours pas réglé, plusieurs démarches sont mises en place pour rectifier cet enjeu de plus en plus reconnu en agriculture. D’ici quelques années, avec l’avancement technologique, la conscientisation et de bonnes communications, les raisons sont bonnes de croire que les clôtures électrifiées seront possiblement de l’histoire ancienne.
IJL – Réseau.Presse – Agricom