le Dimanche 26 janvier 2025
le Mardi 9 juillet 2024 14:38 Environnement

Terres humides: des organismes de protection rappelés à l’ordre

De nombreux agriculteurs et citoyens ont partagé leur inquiétude face aux changements proposés aux délimitations des terres humides.
De nombreux agriculteurs et citoyens ont partagé leur inquiétude face aux changements proposés aux délimitations des terres humides.
Le 1er avril 2024, le gouvernement de l'Ontario a remplacé les différents règlements des offices de protection de la nature. Cette mise à jour exige que les offices de protection de la nature réglementent les activités de développement dans un rayon de 30 mètres de toutes les terres humides, tel que défini par le nouveau règlement.
Terres humides: des organismes de protection rappelés à l’ordre
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Melissa Candelaria indique que la révision de la réglementation sur les terres humides ne visait pas de changements comme ceux anticipés par les différents organismes qui ont tenu des rencontres de consultations.

On peut comprendre que des activités agricoles qui se tiendraient par exemple, en bordure d’une terre humide, pourraient être compromises, ce qui n’est pas sans inquiéter de  nombreux agriculteurs. Certains organismes ont donc cru bon d’effectuer l’ébauche de mises à jour des politiques, des procédures et de la cartographie en réponse à ces changements provinciaux. 

Les résidents des bassins versants ont ensuite été invités à planifier des réunions individuelles pour en savoir plus sur les mises à jour proposées des politiques de développement et la cartographie des zones humides.

Wô les moteurs!

Étrangement, tout le processus  a  par la suite été mis sur la glace.  « On ne nous a pas donné de détails, c’est un peu hush-hush », nous a confié une agricultrice qui déplore le manque de transparence face à la suspension des consultations publiques. 

La Fédération d’agriculture de l’Ontario (FAO), chapitre de Russell, a donc émis un communiqué avisant les agriculteurs concernés que « plusieurs inquiétudes ont été soulevées concernant la mise à jour de la cartographie des zones humides actuellement publiée pour consultation publique. » 

La FAO indique que des conversations productives ont eu lieu avec le ministère des Richesses naturelles et celui-ci lui a demandé de suspendre les consultations, afin de donner l’occasion de travailler avec eux, les municipalités et d’autres intervenants (y compris la communauté agricole) sur une approche locale. 

Trop vite, trop loin?

Agricom s’est donc tourné vers le ministère des Ressources naturelles de l’Ontario, afin de mieux comprendre pourquoi le processus de consultation a été interrompu. Dans sa réponse, le ministère confirme que « La province a demandé à l’Office de protection de la nature de la vallée Rideau, à l’Office de protection de la nature de la rivière Raisin et à la Conservation de la Nation Sud d’arrêter définitivement leurs plans de mise en œuvre concernant leur politique sur les terres humides et les mises à jour de leur cartographie. Cela n’a jamais été l’intention des changements réglementaires. »

Interrogé sur les raisons derrière les changements au règlement, la porte-parole du ministère, Melissa Candelaria, a précisé que « L’objectif du règlement est de normaliser les politiques de conservation dans tout l’Ontario qui se concentrent sur des améliorations clés, notamment: établir des normes de service communes, exempter certaines activités à faible risque des permis (comme la construction de hangars et de quais) et exiger que toutes les autorités de protection de la nature publient des rapports de performance annuels à des fins de transparence et d’amélioration. »

Sans commentaires

Pour sa part, Conservation de la Nation Sud n’a pas voulu commenter la situation et a référé Agricom au communiqué émis en juin: « Veuillez noter que la SNC, la RVCA et la RRCA suspendent actuellement leurs consultations sur la mise à jour de la cartographie des zones humides. Nous apprécions les commentaires que nous avons reçus jusqu’à présent et soutenons l’orientation que nous avons reçue du ministère des Ressources naturelles, ce qui nous donne le temps de travailler sur une approche locale.

Au cours des prochains mois, les offices de protection de la nature travailleront avec le personnel du ministère, les municipalités et les intervenants pour élaborer cette approche locale. Veuillez noter que cela signifie que les journées portes ouvertes et les rencontres individuelles avec les propriétaires fonciers seront suspendues et reportées à une date ultérieure.»

IJL – Réseau.Presse – Agricom