Depuis que Clark Griswold a entraîné sa famille à la recherche du sapin parfait dans la comédie Le sapin a des boules en 1989, on pourrait comprendre que vous éprouviez une certaine réticence à couper vous-même votre arbre de Noël. Pourtant, il suffit de suivre quelques conseils d’experts de la région pour éviter une mauvaise surprise… ou une catastrophe!
Une tradition
Yvon Brabant cultive et vend des sapins de Noël depuis une vingtaine d’années à Casselman, dans l’Est ontarien. Sa plantation compte 12 000 arbres de différentes essences: sapin Fraser, baumier, épinettes blanches ou bleues et même des pins, pour ceux qui sont allergiques aux sapins!
Chaque année, l’intérêt pour l’arbre naturel ne faiblit pas. « Je ne suis pas un gros producteur, j’en vends environ 250 par année », confie-t-il. Des arbres qu’il plante lui-même, à la main. « J’ai voulu en faire une entreprise familiale et aujourd’hui, mes enfants et mes petits-enfants me donnent un coup de main. »
Il faut une bonne dizaine d’années pour qu’un sapin ou une épinette arrive à maturité, c’est-à-dire quand il atteint de huit à dix pieds (3 mètres) de haut. Ici, le sol est pauvre et il lui faut parfois un petit coup de pouce; j’engraisse la terre quand je le peux. »
Puis, pendant deux fins de semaines seulement en décembre, les clients viennent choisir leur arbre, que M. Brabant abattra.
Le secret de longévité
Une fois coupé, on dispose de cinq heures environ pour mettre le pied de l’arbre dans une chaudière contenant au moins quatre litres d’eau. « Sinon, la cicatrisation commence et l’arbre ne pourra plus boire », explique M. Brabant. « Au-delà de cinq heures, il est préférable de couper encore quelques pouces en biseau à la base, qui ne doit jamais être à plat au fond. »
L’arboriculteur explique qu’après les premiers gels, le sapin et l’épinette tombent en dormance et que la chaleur de la maison les réveille. « Les gros producteurs coupent parfois leurs arbres trop tôt et ils doivent trouver le moyen de les conserver jusqu’à la vente. Moi, j’ai un client qui a conservé son arbre un mois et il avait même commencé à bourgeonner », dit-il fièrement.
Arbre artificiel vs environnement
Devrait-on acheter un sapin artificiel pour réduire le nombre d’arbres naturels coupés chaque année et ainsi, protéger l’environnement? La Fondation David Suzuki croit que non et rappelle que l’empreinte carbone des sapins artificiels est trois fois plus importante que celle des sapins naturels.
Pourquoi? Parce qu’ils sont composés de plastique (généralement en polychlorure de vinyle, ou PVC, une substance cancérigène toxique qui ne peut pas être recyclée). Ils sont généralement fabriqués à l’étranger et produisent donc d’énormes émissions lors du transport. Il vous faudrait réutiliser votre sapin artificiel pendant plus de 20 ans pour qu’il devienne un choix plus écologique.
Dans l’ensemble, un sapin de Noël naturel est le choix le plus respectueux de l’environnement. Par contre, ne comptez pas replanter l’arbre coupé, il ne repoussera pas.
Certains refuges pour animaux sauvages acceptent les sapins de Noël naturels pour améliorer l’habitat des animaux blessés. Vérifiez d’abord que vous ne leur donnez pas quelque chose dont ils n’ont pas besoin.
Certains marchands offrent la location de l’arbre, livré avec ses racines, qu’il récupère ensuite pour le replanter. Pour les autres, passé le jour de l’an, l’arbre est mis à la récupération où il sera généralement broyé et utilisé comme paillis.
Se faire passer un sapin
Vous connaissez l’expression populaire “se faire passer un sapin”, qui signifie se faire avoir, être trompé. Mais d’où vient-elle? Hmmm… Voilà une question épineuse. Il nous faudra en trouver la racine et découvrir ce qu’on en dit à travers les branches…
L’ensemble des sources consultées indique que le sapin baumier, le traditionnel « sapin de Noël », n’a pas d’utilité dans l’industrie de la construction, qui lui préfère habituellement le pin ou l’épinette. C’est que le bois de sapin a tendance à se fissurer en séchant, d’où sa faible valeur. Quand on veut du bon bois, on ne veut donc pas se faire passer un sapin!
IJL – Réseau.Presse – Agricom