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le Jeudi 2 juin 2022 14:55 Autres

Travailleurs Recherchés – Journée mondiale du lait

Travailleurs Recherchés – Journée mondiale du lait
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Le 1er juin était la Journée mondiale du lait. Les travailleurs de ce milieu sont au pris avec le même problème de main-d’œuvre que les autres producteurs agricoles. Agricom s’est rendu à La Ferme Gillette pour comprendre comment elle compose avec les travailleurs étrangers temporaires.

Les producteurs et agriculteurs doivent composer avec de plus en plus de contraintes quant à l’emploi de travailleur étranger temporaire (TET). Depuis quelques années, les gouvernements fédéraux et provinciaux mettent en place des régulations de plus en plus contraignantes. Les différents paliers de gouvernement cherchent à protéger les travailleurs étrangers contre l’exploitation. 

Depuis quelques années, le gouvernement fédéral a imposé une étude d’impact sur le marché du travail mieux connu sous le nom de Labour Market Impact Assessment (LMIA). L’employeur doit prouver qu’aucun Canadien n’est intéressé par l’emploi offert. Les producteurs doivent faire cette « étude » à chaque renouvellement de contrat. 

Ainsi, l’employeur doit afficher l’emploi disponible au grand public : dans les journaux, sur des sites Internet d’affichage d’emplois, des tableaux d’affichage, etc. L’annonce doit être exposé à tous les citoyens canadiens et résidents permanents. Cela représente des frais qui sont à la charge de l’employeur.

Ce programme se veut à la fois une façon de protéger les Canadiens, mais surtout de s’assurer que les producteurs ne privilégient pas des travailleurs étrangers qu’ils peuvent engager pour moins cher. Le gouvernement fédéral a retiré cette obligation d’un LMIA pour 6 mois pour tout ce qui concerne le milieu de l’agriculture étant donné les besoins criants.

« Ça sert à rien quasiment à rien le Labour Market… je veux dire, on en pas qui applique », explique Éric Patenaude de La Ferme Gillette qui emploie 6 travailleurs du Guatemala à l’année. 

Main-d’œuvre bon marché?

Employer des travailleurs étrangers n’est pas une aubaine. Depuis avril 2022, ces travailleurs doivent être payés au minimum entre 15 $/h et 16,58 $/h. De plus, l’employeur doit payer les coûts de voyagement aller-retour. Il doit aussi pourvoir une assurance maladie privée pour son employé jusqu’à ce qu’il puisse être couvert par l’assurance maladie ontarienne. Finalement, l’employeur peut déduire au maximum 120 $ par mois du salaire du travailleur pour couvrir son logement fourni.  

Le logement est devenu une source de problème. L’été dernier, le gros producteur maraîcher Dermes s’est fait taper sur les doigts parce que les conditions de vie des employés étaient plus que médiocres. Pour protéger les travailleurs, l’inspection des logements est obligatoire avant chaque demande d’employer un étranger. 

L’inspection d’un logement est valide pour 8 mois. Si les travailleurs renouvellent leur contrat dans un intervalle plus long, l’inspection est à refaire. Cela amène des délais de plus dans le processus d’engagement, cela peut aussi mener à des frais. Sur le site de Gouvernement Canada ont peut y lire que : « Les employeurs ont la responsabilité d’assumer tous les frais qui pourraient être engendrés par les inspections du logement. » 

Éric Patenaude n’est pas contre l’inspection, mais il dénonce plutôt la lourdeur des procédures : « Il y a des inspections, il faut qu’ils viennent checker les maisons, ça, c’est correct tu veux pas qu’ils [les travailleurs étrangers temporaires) soient mis juste n’importe où, mais toute la documentation que tu as besoin pour ça c’est vraiment compliqué. »  

Les lois sont là pour protéger les travailleurs, mais du côté de l’employeur, les délais, les procédures et les frais s’accumulent rapidement. 

Une autre loi?

Le gouvernement canadien est en train d’évaluer le besoin d’une loi pour garantir les conditions de vie des travailleurs étrangers. Il veut quantifier et normaliser les lieux d’hébergement suite au scandale de l’été dernier, mais aussi à cause de la Covid-19. Par exemple, le projet stipule :

ï  Exiger la fourniture d’une ventilation adéquate (par exemple, des fenêtres ou une ventilation mécanique) dans tous les espaces de vie. Les bureaux de santé publique ont fait valoir que cela empêcherait la propagation des agents pathogènes en suspension dans l’air et soutiendrait les objectifs de Prévention et contrôle des infections Canada. 
ï  Tous les lits doivent être composés d’un sommier convenable d’une hauteur minimale de 20 cm (7,87 po), d’un oreiller propre, d’un matelas de soutien propre et solide d’une largeur minimale de 95,6 cm (38 po), d’une longueur minimale de 190,5 cm (75 po) et d’une hauteur minimale de 63,5 cm (25 po).
ï  Une (1) douche, avec des cloisons opaques, en bon état de fonctionnement et hygiénique, pour quatre (4) travailleurs. Chaque douche doit être accompagnée d’une (1) cabine adjacente pourvue de rideaux, d’un siège relevable fixé au mur ou d’une banquette et de deux (2) crochets à vêtements doubles.

Ces recommandations s’adaptent mieux à des logements à grande échelle de type-dortoir, mais pas à des maisons construites il y a longtemps. Sur les petites et moyennes exploitations agricoles, les travailleurs sont souvent logés sur place dans une habitation de type maison unifamiliale. Les modifications qui pourront être exigées par le gouvernement annonce des coûts supplémentaires, mais surtout encore plus de gestions pour les employeurs.