Comme je vous l’ai raconté dans mes chroniques précédentes, notre blé a été récolté en août. Nous avons connu une très belle récolte de soya en septembre.
Attachez votre tuque, apportez votre lunch, on s’en va au champ!
Soyez prévenus : une fois commencée, on ne sait jamais quand la récolte va se terminer. Pendant que d’autres se promènent dans les marchés de Noël, nous on regarde les premiers flocons tomber au volant du tracteur ou de la moissonneuse-batteuse.
Cette année, le maïs est resté humide plus longtemps. Nous avons dû être patients.
Le taux d’humidité dans le maïs à grain fait référence à la quantité d’eau présente dans les grains de maïs, mesurée en pourcentage. À environ 25 %, le maïs est suffisamment sec.

Un p’tit café, ça réchauffe!
Let’s go au champ!
Ce matin, on récolte de l’autre côté d’Embrun. Ça veut dire quoi? On doit traverser le village avec tout l’équipement! Le défilé John Deere, c’est nous!
Le sentiment d’excitation d’un début de récolte est au maximum. L’ambiance positive et motivante de ma gang se fait ressentir. Mais on se ressaisit, parce que l’ouvrage n’attend pas!
Comme un curé, je fais mon sermon à mes filles :
-Bon là, restez éveillées en tout temps sur le chemin et dans les champs!
-C’est quand qu’on se trouve bonne que les accidents arrivent ou qu’on fait des conneries. (Je parle pour moi aussi!)
-Restez prudentes! Love you!
À mon mari et notre employé :
-Restez allumés vous autres aussi. La patience c’est une vertu! (Je parle d’avoir de la patience avec moi!)
-Soyez prudents et…n’oubliez pas de profiter de cette saison qu’on aime tant!

Le défilé de machinerie est terminé, on récolte!
Sur la ligne de départ
Notre parade de machinerie verte est prête.
Papa : la batteuse
Nadia : tracteur et grain cart (nous avons deux tracteurs avec voitures à grain, pour que la batteuse n’ait jamais à s’arrêter en bout de champ)
Mom : tracteur et grain cart, que je laisse à Maya une fois au champ, parce que je devrai revenir à la ferme pour démarrer le séchoir
Martin, notre fidèle employé : tracteur et remorques pour transporter le grain du champ au séchoir à la ferme
Suzie : dans son camion pour elle aussi transporter du maïs sur la route

Les voitures à grain se remplissent, la batteuse ne s’arrête jamais.
Aussitôt au champ, on attend avec impatience le premier verdict de papa, lui qui est au volant de la batteuse.
Pendant la saison, on fait tout pour bien préparer les champs, semer dans les meilleures conditions et s’arranger pour que le maïs ne manque de rien. Malgré ces efforts, notre maïs peut être affecté par le climat, des parasites ou des maladies.
Quand la batteuse entre au champ, c’est l’heure de vérité. C’est elle qui nous donne notre bulletin de fin d’année, avec son capteur de rendement.
Tout à coup, la voix de papa se fait entendre dans nos radios. Il reste humble, mais on ressent la joie dans sa voix : «C’est le début d’une bonne récolte gang! L’humidité est à point et le rendement a l’air d’être au rendez-vous!»
Ses mots nous motivent. L’ambiance est positive, toute l’équipe a le cœur à l’ouvrage. Je mets la musique à fond, tout en restant bien concentrée.
La journée terminée, je ressens la satisfaction d’un début de bonne récolte. Ma gang est remplie de joie, d’optimisme, de satisfaction et de fierté. La récompense du travail d’une année est enfin arrivée.
La machinerie est stationnée à la ferme, mais le séchoir lui n’arrête pas de sécher. Qui va aller faire un test d’humidité avant de prendre sa douche? Comme je vous le disais : quand ça commence, on sait jamais quand ça finit!!!