« Les normes bio appartiennent à l’Office des normes du Canada », explique Nicole Boudreault, biologiste à la FBC. « À chaque révision, une norme peut être maintenue, modifiée ou annulée. C’est un processus d’évaluation coûteux parce qu’il touche de nombreux domaines, de la récolte du miel jusqu’aux grandes cultures, en passant par le porc, la volaille, etc. Il doit y avoir une recherche sur les impacts anticipés pour chaque décision », dit-elle.
De tout
En général, les demandes proviennent de l’industrie agroalimentaire ou d’organismes voués à la protection de l’environnement. « On en a reçu plus de 300; elles ne sont pas toutes réalistes d’un point de vue économique. Les changements climatiques cristallisent les échanges, comme on s’en doute. Il peut être question du maximum d’heures d’utilisation d’un éclairage artificiel, des conditions de vie de la volaille ou de couper ou non la queue du bétail », explique la biologiste.
On pourrait croire que la réglementation complique la tâche des fermiers bio. Pourtant, au contraire, certains d’entre eux applaudissent ces révisions. C’est notamment le cas d’André Houle, dont la ferme biologique est établie à Curran dans l’Est ontarien depuis trois générations. « La désignation bio est une valeur ajoutée pour nous, elle vaut largement les inconvénients qu’on pourrait remarquer. Du reste, ces changements sont rarement majeurs, ce sont plutôt des ajustements », confie-t-il.
S’il est un changement qu’il souhaite voir, c’est de mieux encadrer le contrôle des mauvaises herbes. « La méthode mécanique est efficace, mais elle demande de travailler le sol, ce qu’on devrait éviter le plus possible. Il faut standardiser des méthodes efficaces et moins dommageables pour le sol et les cultures », croit le fermier de 54 ans.
Qui vivra, verra
Bien malin celui qui peut prédire ce qui sortira du sac de la FBC en 2025. On sait cependant que la prochaine mouture sera axée sur la mise au point de pratiques novatrices, durables et écologiques pour atténuer les effets des changements climatiques en captant et en stockant le carbone dans le sol et en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. La FBC se penchera également sur des pratiques d’agriculture régénératrice, telles que l’agriculture verticale et les cultures exemptes de soleil, qui auront des effets positifs à long terme pour le secteur.
IJL – Réseau.Presse – Agricom