le Samedi 27 avril 2024
le Mardi 31 janvier 2023 14:51 Élevages

Petites Jersey, grosse productivité

Alexandre Chabot élève des vaches de races Jersey à Clarence Creek.  — photo : André Dumont
Alexandre Chabot élève des vaches de races Jersey à Clarence Creek.
photo : André Dumont
Six ans après s’être lancé en production laitière, Alexandre Chabot trait toujours 32 vaches Jersey. La production du troupeau, par contre, a augmenté de 43 %.
Petites Jersey, grosse productivité
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Alexandre Chabot, sa conjointe Jessica et sa fille Rose-Aimée.

Septembre 2016. Alexandre Chabot a 24 ans et son rêve de devenir producteur laitier se réalise. Dans l’ancienne étable laitière familiale de Clarence Creek fraîchement rénovée, il installe son troupeau de 37 Jersey, dont 32 sujets en lactation.

Le nouveau producteur démarre avec l’aide du programme de prêt de quota destiné à la relève de Dairy Farmers of Ontario. Il achète 16 kg de quota et on lui en prête 16 autres, qu’il devra rembourser graduellement à partir de sa onzième année en production.

Boucler la demande de prêt de quota, rénover l’étable et démarrer la production en l’espace de quelques mois fut tout un stress, se rappelle Alexandre, qui est diplômé en agronomie de l’Université Laval. « Aujourd’hui, je suis un peu plus à l’aise avec mes finances », confie-t-il.

Croissance

Au premier regard, peu semble avoir changé dans l’étable. Toujours 32 vaches à la traite, attachées dans des stalles larges. De belles Jersey, tranquilles et amicales, le pis bien rempli. La traite se fait matin et soir, avec l’aide de son père, Sylvain Chabot.

Pendant six ans cependant, Alexandre ne s’est pas croisé les bras.

Avec les nouveaux quotas alloués et quelques achats, il est passé de 32 kg/jour à 46 kg/jour. Cette augmentation de quota de 43 % est comblée par le même nombre de vaches qu’en 2016!

Le confort des vaches a été amélioré, notamment par une meilleure ventilation. La qualité de l’eau s’est améliorée grâce à un système de traitement. La ration a été ajustée et elle est maintenant mélangée avec une RTM.

La ferme se retrouve six ans plus tard avec un troupeau entièrement renouvelé et plus productif. Alexandre choisit les meilleurs taureaux pour inséminer ses meilleures vaches. « Je fais les choix en fonction de mes objectifs », dit-il au sujet de sa vision pour la génétique de son troupeau.

Le taux de protéine du lait de ses vaches est passé en six ans de 3,9 % à 4,7 %. La moyenne canadienne des vaches Jersey enregistrées est de 3,88 %. Pour sa part, le taux de matière grasse est passé de 5,1 % à 5,65 %. La moyenne canadienne est de 5,14 %.

« Oui, elles donnent pas mal plus de lait! », reconnait modestement Alexandre, qui a aujourd’hui 30 ans.

La championne du troupeau s’appelle Fanny. Elle est 14e au classement de Jersey Canada de novembre dernier, avec 9451 litres de lait produit en un an, à 3,9 % de protéine et 5,75 % de gras.

Transfert terminé

Autre développement significatif : le transfert de la ferme est maintenant complété. Alexandre est maintenant propriétaire de l’étable et des 200 acres en culture. Ceux-ci comblent l’essentiel des besoins alimentaires du troupeau, mis à part les minéraux et le tourteau de soya.

L’idée de lancer un jour un projet de transformation à la ferme est actuellement « sur pause ». Alexandre se contente d’une diversification par l’élevage de quelques veaux croisés Angus pour la viande. Avec la naissance de leur fille Rose-Aimée, sa conjointe Jessica et lui goûtent à un nouveau projet qui les comble de bonheur.

Quant aux vaches, une nouveauté se prépare : l’accès au pâturage cet été.  « J’ai des vaches attachées et je sais qu’elles sont bien, affirme Alexandre. Avec les moyennes de production qu’elles obtiennent, elles sont certainement bien traitées! Le pâturage, ce sera pour leur bien-être et pour faire notre part pour la perception du public. »

Fanny, la vache la plus productive du troupeau.