le Jeudi 10 octobre 2024
le Mercredi 27 mars 2024 15:06 Forêts

Sirop d’érable: une saison en dents de scie

L'érablière du Muséoparc de Vanier récolte et produit son sirop à l'ancienne.
L'érablière du Muséoparc de Vanier récolte et produit son sirop à l'ancienne.
Ce n’est pas parce qu’on entaille les érables deux semaines plus tôt qu’à l’habitude, qu’on aura une saison plus longue ou plus productive. Voilà la réalité à laquelle ont été exposés les acériculteurs ontariens en 2024, reflet d’une époque où le climat se cherche.
Sirop d’érable: une saison en dents de scie
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Malgé une saison cahotique, le sirop d’érable de la famille St-Pierre est fin prêt.

« On a commencé à entailler les arbres à la mi-février; c’est toujours plus tôt ici en milieu urbain comparativement à la campagne », explique le conservateur du Muséoparc Vanier, Yanick Labossière. « Malheureusement, on a eu des nuits chaudes, ce qui a réduit de beaucoup la récolte d’eau d’érable. Et comme il n’y a pas de neige au sol ici, on n’a pas pu compter sur la réfraction du froid. Et comme les bourgeons commencent à sortir, la saison est déjà terminée pour nous. »

L’érablière du Muséoparc Vanier produit trop peu pour fournir son restaurant en sirop d’érable. Sa production est donc embouteillée et vendue dans sa boutique, tandis que le sirop servi aux tables provient d’autres producteurs.

Plus pour moins

« Notre saison a commencé plus tôt que jamais cette année », dit Michèle St-Pierre, de la Cabane à sucre St-Pierre et famille à Stormont, dans l’Est ontarien. « Avec un peu de chance, les températures vont refroidir et peut-être que la saison va se prolonger un peu. Pour l’instant, on a récolté environ les deux-tiers de la collecte de l’an passé parce que le temps était trop chaud. »

Ce n’est d’ailleurs pas sa seule déception. « Cette année, l’eau d’érable est moins sucrée, c’est deux fois plus de travail pour la faire bouillir et réduire parce que ça en prend plus pour faire la même quantité de sirop. » Et ce, bien que l’entreprise a investi dans des équipements neufs qui lui permettent de réduire les pertes. « On n’a pas de salle à manger ici, mais habituellement, on fait de la tire sur neige pour nos visiteurs. Cette année, il n’y avait pas assez de belle neige pour en faire. C’est décevant », dit-elle.

L’entreprise vend son produit en vrac par baril à des clients du Québec, principalement. Michèle St-Pierre se garde bien de faire des projections pour l’avenir, puisque malgré le réchauffement climatique, il reste que nos hivers se suivent et ne se ressemblent pas toujours…

IJL – Réseau.Presse – Agricom