Salut madame Clément, comment allez vous aujourd’hui. J’ai bien aimé votre dernière chronique sur les enfants qui grandissent à la ferme. Vos filles doivent être occupées à se préparer pour rentrer aux champs dans les prochains jours avec ce beau temps-là!
Bien le bonjour M. X! Merci, j’aime bien recevoir des compliments sur mes chroniques. Pour ce qui est de rentrer aux champs, non… même s’il n’y a plus de neige, on va devoir rester patients. Les champs sont gorgés d’eau.
De la neige, on aurait aimé en avoir plus, tout le monde s’entend là-dessus. Certaines plantes sont vulnérables au gel et au froid, ce qui inquiète un peu les producteurs! Une belle tempête de 20 centimètres, c’est pas juste idéal pour les vacances de mars pour aller faire du ski, mais aussi parce que de nombreuses productions agricoles sont à risque. Partout dans la région, on peut apercevoir les champs entièrement nus. Là, on a presque l’impression que les graminées vont reverdir en plein mois de mars.
Quand il y a de la neige, le sol ne gèle pas à sa surface, mais sans isolant, la glace tue les plantes. Si la neige fond, l’eau ne peut pas s’infiltrer à cause des sols déjà saturés. Elle reste donc en surface et lorsque vient une vague de froid la nuit, une partie de la plante reste prise dans cet étau mortel. Alors qu’ au contraire, une couverture de neige empêche la terre de geler tout en protégeant les cultures comme le foin et le blé d’automne. Il y a toujours un risque de pluie verglaçante qui, elle, peut former une croûte et enlever l’oxygène à la plante sur un sol dégagé. Mais quand il y a une bonne couche de neige, même si la surface est glacée, la plante a quand même de l’oxygène.
Si on en arrive là, les producteurs pourraient être dans l’obligation de semer à nouveau, ce qui engendrerait des délais à la récolte et des pertes financières.
Érosion
Ce qui me fatigue le plus dans l’attente de se rendre au semis, c’est de suivre la météo. On est comme les plantes, on a hâte de prendre des couleurs!
Les enfants sont contents de sortir leur vélo alors que pour un agriculteur, le manque de neige, c’est certains que ça fait craindre une sécheresse. Alors on veut qui pleuve… mais on ne veut pas de déluges! Car trop d’eau d’un coup, ça cause aussi des dommages, même dans les champs qui n’ont pas de blé d’automne et de graminées. L’érosion hydrique emporte non seulement de la terre arable, mais aussi la matière organique et les résidus de surface à l’extérieur des champs. Tout ça nuit à la qualité de la structure, la stabilité et la texture du sol.
Alors adaptez-vous, me direz-vous! Sachez que s’adapter fait partie de nos pratiques et cette année, je vois ça comme un test: comment s’améliorer pour un hiver pas de neige comme cette année et de quelle manière doit-on s’adapter si ça devient une normalité. Les bandes d’herbages le long des chemins et de cours d’eau, les cultures de couverture, la rotation des cultures sont autant de pratiques pour maintenir la structure du sol et réduire l’érosion.
Nouvelle pratique pour nous: le nivelage de terrain pour éviter les problèmes d’eau. Un bon nivelage de terrain, jumelé à un bon drainage contribue beaucoup à la prévention des infiltrations d’eau et réduit les problèmes d’humidité au sous-sol. Cette méthode aide à ralentir la vitesse de l’eau et prévenir l’érosion des sols en pente, ou le ponding. Labour minimal, semis directs et d’autres techniques de culture qui perturbent moins le sol aident à prévenir l’érosion. En combinant ces différentes approches, on peut efficacement protéger nos sols!
Bon je m’arrête ici! Conclusion, oui on aurait aimé avoir plus de neige, mais nous avons plusieurs pratiques en marche pour nous adapter aux sautes d’humeur de Dame Météo. Maintenant, un petit conseil pour vous chers lecteurs, ne rangez pas vos bottes et vos manteaux d’hiver. La saison n’est pas finie tant que la nature ne nous dira pas le contraire, et ce même si vous voyez la date officielle du printemps s’afficher sur le calendrier!